06/06/2025
NATIONAL

Serres intelligentes en agriculture: Projet de partenariat Algérie-Pays-Bas

L’Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) a lancé un projet de coopération avec l’université agronomique de Wageningen (Pays-Bas) pour la conception de serres intelligentes destinées aux cultures maraîchères dans les zones périurbaines du Nord du pays, a annoncé un responsable à l’ENSA.

Les zones agricoles périurbaines représentaient un apport conséquent dans les besoins des villes, mais force est de constater que depuis quelques années, ce type d’agriculture a périclité d’une manière considérable, à cause de l’invasion du béton, d’une dérégulation de marché, et de la spéculation effrénée du foncier agricole.

Aussi, l’aboutissement de ce projet  de serres intelligentes, permettrait à plus d’un titre  de faire renaitre ce type d’agriculture, d’une manière scientifique, avec des résultats de productivité avérés

Au sujet de ce projet, ses initiateurs avancent qu’au stade expérimental, la production locale de ces serres intelligentes, avec l’appui technique de l’université néerlandaise et la contribution de l’ambassade des Pays-Bas en Algérie, devrait permettre au pays d’augmenter la productivité agricole des zones urbaines sur des superficies réduites, tout en diminuant les coûts de production

« Nous avons fait des simulations pour la filière tomate et nous avons eu des résultats très intéressants », a fait valoir un  professeur chargé du projet.

Selon lui, le niveau de production de ces serres intelligentes a atteint 40 kilos au mètre carré: «C’est pratiquement le double comparativement aux serres classiques dont le rendement moyenne se situe autour de 20 kilos au mètre carré ».

D’après la même source, après la phase d’étude, un prototype de ce type de serres sera réalisé au niveau de l’ENSA en vue de le présenter aux investisseurs potentiels.

L’expert, Radja Ahmed, ingénieur agronome et consultant à la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), ce projet ne serait intéressant que si en amont ou en parallèle, il y a la formation  des agriculteurs pour maîtriser cette technologie et les convaincre de sa rentabilité.

Pour cet expert, au vu des changements climatiques et des besoins y afférents, notre pays n’a d’autres choix que  d’adopter une agriculture « intelligente » pour sécuriser notre approvisionnement alimentaire

Et ceci est d’autant plus vrai que les zones urbaines enregistrent une forte concentration démographique et les terres agricoles se font de plus en plus rares. Ce projet a donc la particularité d’introduire des nouvelles technologies qui permettraient d’assurer l’approvisionnement alimentaire des villes en produits agricoles  et à moindre coûts ».

Il faut rappeler surtout que  l’essentiel de la production agricole provient actuellement du Sud du pays, alors que la forte demande vient des villes du Nord, alors de faite, la chaîne logistique pour approvisionner les zones urbaines entraîne actuellement des coûts supplémentaires, sans compter l’impact environnemental du transport.

La conseillère agricole au niveau de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, a évoqué la coopération bilatérale entre son pays et l’Algérie qui date depuis plusieurs décennies notamment dans les filières lait et produits maraîchères.

Le consultant de la FAO, nous a  rappelé que ce type de serres permet de surveiller les paramètres climatiques de la serre et confère une certaine autonomie au système sans l’intervention de l’être-humain.

La surveillance et la gestion du microclimat interne, est d’une importance capitale, d’où la nécessité d’une formation de qualité des utilisateurs.

Les serres intelligentes selon tous les agronomes, créent un environnement propice qui permet les cultures dites horssaison, de protéger les plantes et favoriser la croissance des cultures de  fruit comme la tomate leader à l’exportation et très exigeant en température; de fleurs comme la luzerne à forte demande en eau, en créant des conditions climatiques plus favorables que le climat local on peut augmenter le taux de croissance et le rendement des cultures et permettre à l’utilisateur de gérer les paramètres de croissance de la plante à distance ou à proximité pour simplifier le quotidien de l’agriculteur.

La conseillère agricole au niveau de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, a souligné l’intérêt de développer la coopération entre les opérateurs privés algériens et néerlandais, notamment dans le domaine des nouveaux systèmes d’irrigation, la lutte biologique contre les fléaux agricoles et les fertilisants bio.

« Les opportunités de coopération sont immenses et nous sommes prêts à partager notre savoir-faire et nos technologies avec des partenaires algériens, pour promouvoir l’agriculture durable », a-t-elle conclu.

Par  Réda Hadi

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