Transformation économique: L’industrie et l’économie numérique comme leviers de diversification
L’Algérie, qui affiche de grandes ambitions pour devenir un pays émergent d’ici 2030 et augmenter son PIB à 400 milliards de dollars, doit s’inscrire dans une nouvelle dynamique de diversification économique pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics.
Un intérêt particulier doit être accordé à certains secteurs, notamment l’industrie et l’économie numérique, considérés comme de véritables leviers de diversification. C’est ce que l’expert en économie, Abderrahmane Hadef, a affirmé dans une contribution adressée au quotidien «Les Enjeux Eco ».
« La diversification économique effective repose sur des politiques sectorielles conçues pour atteindre des objectifs bien définis et chiffrés. C’est une approche qui améliore les performances des secteurs concernés en adoptant des mesures permettant une transformation positive des résultats. Ceci peut être réalisé grâce à l’octroi d’avantages spécifiques, tels que des subventions à l’innovation, l’intégration des technologies avancées, un accès à des mesures particulières en matière de réglementation des changes, et un soutien total ou partiel pour la réalisation d’infrastructures. Pour l’Algérie, deux secteurs sont particulièrement indiqués pour entamer ce processus de diversification : l’industrie et l’économie numérique », précise-t-il.
Hadef a souligné que ces deux secteurs doivent disposer de politiques de développement en raison de leurs effets de levier sur l’ensemble des autres secteurs économiques, y compris sur l’appareil administratif. À cet égard, il devient urgent et impératif d’élaborer des stratégies ambitieuses pour le développement de ces deux secteurs à moyen terme, c’est-à-dire 2025-2029. Les objectifs assignés en termes de performances seront, précise-t-il, une contribution de 12 % au PIB pour l’industrie et de 5 % pour l’économie numérique, sachant que la moyenne mondiale pour ce dernier secteur est d’environ 15 %. Cela requiert, indique-t-il, «un effort considérable en investissements et en capacités de production, d’où l’importance d’un pacte global entre toutes les parties prenantes (Gouvernement, syndicats, communauté d’affaires et même citoyens) ».
Et d’ajouter : « Cela nous amène à un changement de paradigme en matière de gouvernance, où seules les logiques de marché et de compétitivité doivent prévaloir. Il est temps de sortir du narratif des potentialités et d’adopter un état d’esprit axé sur la performance et la productivité».
Par Z. R.