Viandes importées: L’Etat va réguler les marges bénéficiaires
Face à une production insuffisante dans la filière viande, les pouvoirs publics ont entrepris d’autoriser leur importation. En Algérie, qui dit importation, dit bénéfices hors normes. Et c’est dans ce contexte, que le ministre de l’Agriculture et du Développement, a révélé que son département ministériel prépare un projet de décret relatif portant plafonnement des marges bénéficiaires sur la vente vides viandes importées.
Cette mesure, a été prise selon le Ministre en charge de ce secteur, dans un souci de régulation du marché et des prix. En effet, cela permettra « de stabiliser les prix » et « d’assurer l’approvisionnement des citoyens en ce produit (viande importée) à des prix abordables ».
Effectivement, beaucoup de citoyens et d’économistes, disent que l’importation de viandes rouges a fait couler beaucoup d’encre et enrichi certains.
Or les pouvoirs publics conscient de ce problème, vont y mettre le holà avec cette mesure très appréciée par le citoyen. Si cette mesure est fortement appréciée donc, elle reste un tant soit peu, contestée par le président du Conseil professionnel commun de la filière viande rouge en Algérie.
En effet, celui-ci estime que le problème en soi réside à
l’arrêt des importations de broutards, ces jeunes veaux destinés à l’engraissement.
Et d’expliquer que cette année est particulière, car d’habitude, ils anticipent le Ramadan en préparant l’engraissement des veaux pour qu’ils soient prêts à temps. Mais cette année, les étables sont vides. Il ne nous a pas été permis d’importer des veaux à engraisser. Aujourd’hui, toute la filière des engraisseurs est à l’arrêt. Aucun engraisseur n’a acheté de veaux.
Cette situation a aggravé le manque, obligeant les pouvoir publics à parer au plus pressé et autoriser l’importation de viande fraiche.
Certes avec une marge bénéficiaire contrôlée, il sera difficile de spéculer, mais disent certains, n’aurait-il pas été mieux de produire localement ?
Des cadres du Ministère de l’agriculture, assurent, que cela a été pris en compte lors de la prise de décision d’importer, faute d’une production locale suffisante à la hauteur des attentes. Et ce d’autant plus que des mesures ont été prise pour la filière engraissement.
Des économistes soulignent que plusieurs facteurs contribuent à cette pénurie de veaux en Algérie. Tout d’abord, une taxe de 30 % à l’importation de bovins sur pieds est toujours imposée aux importateurs algériens, ce qui rend ces opérations coûteuses.
En outre, la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui sévit en France, en Italie et en Espagne a conduit les services vétérinaires algériens à interdire toute importation de bovins sur pieds depuis la France. La MHE, bien que préoccupante, est gérée par des soins vétérinaires appropriés, mais cette mesure de précaution a affecté les importations algériennes.
Face à ce défi urgent à cause du Ramadhan il fallait donc importer de la viande fraiche. Aussi, estiment-ils que réguler les marges bénéficiaires est une bonne chose, et freinera la spéculation et certains appétits féroces.
Ceux-ci précisent aussi, que le réseau de distribution, joue un rôle important, pour la fluidité du produits, associé à un contrôle rigoureux des importateurs.
Dans le contexte de cette mesure, notons qu’en octobre 2023, le ministère avait annoncé qu’en plus de la détermination de la marge bénéficiaire pour les légumes secs, il sera question du plafonnement des prix des viandes.
Dans un autre point d’idées, et abordant le recensement général de l’agriculture, qui sera lancé le 19 mai, le ministre a indiqué que ce sera « une occasion pour connaître les capacités nationales et identifier les besoins du pays » afin de servir l’agriculteur et l’économie nationale.
Il a également souligné que la relance de plusieurs domaines liés au secteur agricole, tels que l’industrie manufacturière, est liée au suivi des données scientifiques et des capacités exactes du secteur, qui seront fournies par le recensement agricole.
A cet égard, il a sommé les agriculteurs et les éleveurs à s’engager dans cette démarche et à coopérer pour la réussite de l’opération.
Par Réda Hadi