53 586 interventions, 8659 infractions en 10 jours: Le ministère du Commerce dresse son bilan
Pas moins de 53 586 interventions ont été effectuées, durant les 10 premiers jours de Ramadhan, par les 9 000 agents mobilisés par le ministère du Commerce, à travers le territoire national. Ces opérations ont permis de relever 8659 infractions ainsi que l’établissement de 7995 procès-verbaux de poursuites judiciaires et la proposition de fermeture de 303 locaux commerciaux.
C’est ce que le directeur de la régulation des marchés au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a dévoilé hier à Alger. En effet, grâce à la vigilance des services de contrôle, des marchandises non-conformes évaluées à quelque 395 tonnes ont été saisies, d’une valeur estimée à 51 millions de DA.
Le même responsable qui s’exprimait sur les ondes de la radio « Chaîne I» a relevé également que ces investigations ont permis la mise au jour d’un chiffre d’affaires dissimulé d’un montant de 499,6 millions de DA lié au défaut de facturation. Au cours de ces opérations de contrôle, il a été procédé à la levée de 408 échantillons pour le contrôle de qualité, dont les résultats seront connus incessamment.
Dans le détail, sur les 53 586 interventions, 23 269 concernent des opérations de contrôle de la qualité et 30 317 autres entrent dans le cadre des pratiques commerciales. Plusieurs cas liés à l’hygiène et non-respect des conditions d’entreposage et de conservations sont constatés par nos contrôleurs, déplore Ahmed Mokrani.
Il y a également le non-affichage des prix par les commerçants. Une pratique représentant 49% du total des infractions, suivie par le phénomène de la pratique de l’activité commerciale sans autorisation et sans registre du commerce. « Nous avons enregistré 184 infractions en 10 jours, soit un taux de 36,8%», précise-t-il.
Questionné sur les opérations de contrôle et de lutte contre la spéculation illicite, l’intervenant a fait savoir que les services du contrôle ont effectué 32 130 interventions, à fin mars dernier, soldées par la constatation de 48 infractions, dont des procès-verbaux de poursuites judiciaires ont été établis pour les personnes concernées.
« Durant les 10 premiers jours de Ramadhan, des quantités importantes de plusieurs produits ont été saisies. Il s’agit de 95 482 litres de l’huile de table, 7888 litres de lait en sachet, 243 tonnes de pomme et 252 tonnes autres de semoule, farine, oignons et pomme de terre», détaille-t-il.
Mograni a révélé qu’une quantité importante de l’oignon estimée à 29 tonnes a été découverte à Bordj Menaiel (Boumerdes), lors des dernières opérations de contrôle. Il y également la saisie de 2900 litres de lait en sachet détournés à d’autres fin à Blida et enfin la saisie de 41 tonnes de viandes blanches stockées Khemis El Khechna (Boumerdès) d’une manière illégale.
S’agissant de la flambée des prix de l’oignon rouge, le directeur de la régulation des marchés au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani a annoncé que des quantités importantes de ce produit indispensable par la cuisine algérienne, estimées à 3000 tonnes seront déstockées progressivement à partir de cette semaine. Cette opération de déstockage et avec l’entrée sur le marché de l’oignon vert, les prix vont certainement baisser, dira-t-il. Durant ce début de Ramadhan, et à la surprise générale, l’oignon rouge a dépassé la barre des 300 DA, contre 60 dinars l’an dernier durant la période du Ramadan, rappelle-t-on. Une augmentation qui s’explique par la sécheresse qui a réduit le rendement des cultures. Mais également par l’inefficacité du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Ce dernier est devenu obsolète et inefficace face aux fluctuations des prix des produits agricoles qui perdurent depuis plusieurs mois.
Ahmed Mograni a estimé nécessaire de le revoir, en affirmant que des propositions ont été faites par son département ministériel afin d’en finir définitivement avec les problèmes de perturbation d’approvisionnement du marché en certains produits agricoles, en particulier durant le mois de Ramadhan. Il a ainsi appelé à la création de nouvelles infrastructures commerciales (marchés) notamment au niveau local. Pour l’intervenant, 865 marchés sont très peu pour un pays comme le notre.
Sur un autre registre, l’intervenant a annoncé qu’une nouvelle feuille de route est en cours d’élaboration. Des décrets sont au niveau du secrétariat du gouvernement pour approbation, concernant notamment l’organisation de la grande distribution et l’encadrement de l’activité des mandataires pour les fruits et légumes. « Actuellement, il faut reconnaitre que nous ne possédons pas d’un réseau du distribution. Donc, notre travail sera concentré sur cet aspect, en mettant en place un réseau numérisé pour chaque produit », conclut-il.
Par Sirine R