Gestion des déchets: Vers l’élaboration d’un nouveau plan
En Algérie, le marché du recyclage des déchets est estimé à 38 milliards de dinars. Les Algériens jettent chaque année 11 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA). Or seulement 10% de cette énorme quantité est recyclée. Si les pouvoirs publics œuvrent à porter le taux de recyclage des déchets à 10% en 2024, cela reste en deçà des attentes voulues par le Président de la République, au regard des investissements consentis, qui lors du dernier conseil des ministres, a instruit la ministre en charge de ce secteur de coordonner avec ses homologues des secteurs de l’Intérieur et de l’Habitat, sous la supervision du Premier ministre, pour élaborer un schéma sur l’environnement et l’urbanisme, avec pour but de revoir le système de tri et de distribution des déchets, à travers la sensibilisation des citoyens.
Pour donner un coup de fouet, à même de booster ce dossier, le Président a, également, ordonné la création de start-up spécialisées dans le recyclage de déchets, au vu de la rentabilité économique importante de ce volet, à travers les opérations de transformation et de recyclage au profit de plusieurs secteurs, en tête desquels l’Agriculture. D’engager des mesures sur le terrain pour le tri, la distribution et le recyclage des déchets dans des wilayas pilotes, englobant les grandes villes, avant leur généralisation, dans le but de corriger les comportements sociaux pour les voir contribuer efficacement et positivement à notre écosystème.
Il s’agit comme l’a souligné le Chef de l’Etat de se mobiliser pour promouvoir l’image du pays dans le cadre des réformes que connait l’Algérie, et revoir certains textes réglementaires pour que les plans théoriques soient adaptés à une application rigoureuse des lois.
Pour rappel, les efforts de l’Algérie, même s’ils ont été récompensé, ont obligé les pouvoirs publics a plus améliorer la politique adoptée. Et en cela, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb a annoncé fin décembre 2023, l’élaboration d’un nouveau plan d’action visant à améliorer la gestion des déchets, notamment à travers l’augmentation des taux de récupération et de valorisation.
Une stratégie nationale de gestion des déchets à l’horizon 2035
Il s’agit d’une stratégie qui se veut un pas vers une gestion impliquant toutes les parties prenantes, notamment le citoyen, pour l’exploitation de ce gisement appréciable pour l’investissement, sachant que la valeur marchande des déchets valorisables est estimée à plus de 30 milliards de dinars.
Cette stratégie vise à la réduction des déchets à la source, le développement de l’économie circulaire et de l’économie verte, l’accompagnement de la transition par la mise en place de plans nationaux de mise en œuvre et des outils de suivi et d’évaluation efficaces.
Elle repose sur plusieurs axes dont la réduction de la production des déchets ménagers, la mise en place progressive des mécanismes de tri sélectif en commençant par les grandes villes dans un premier temps, la poursuite de l’effort d’élimination des décharges sauvages jusqu’à leur élimination définitive, l’application du principe de «pollueur-payeur» et l’adaptation graduelle des taxes en vue d’assurer le recouvrement des coûts des services relatifs à la gestion des déchets.
L’objectif étant de prendre en charge près de 13 millions de tonnes de déchets ménagers/an, dont plus de 07 millions de tonnes sont valorisables, ce qui constitue un gisement appréciable pour l’investissement.
Aussi, mettre le citoyen au cœur de cette stratégie est l’un des objectifs de ce plan national, étant un acteur incontournable dans cette équation, à travers la sensibilisation et l’amélioration de recouvrement des taxes relatif au ramassage des déchets au niveau des communes.
Des observateurs soulignent à cet effet, que cette stratégie vise la mise en place de mécanismes stimulant le développement du partenariat public-privé (PPP) à commencer avec le ministère de l’Industrie, ce qui selon eux, créera environ 40.000 emplois directs et plus de 200.000 indirects.
L’apport de startup ainsi que leurs innovations contribueront à mieux appréhender les difficultés. Et en cela, des experts appellent à promouvoir des nouveaux comportements en mesure d’appuyer l’économie circulaire, en valorisant les activités de recyclage et traitement des déchets. Et ceci, tout en soulignant, l’apport des centres des recherches et des start-up dans la promotion des pratiques respectueuses de l’environnement à travers l’encouragement de la collaboration entre professionnels, chercheurs, start-up et entreprises, outre, la sensibilisation des consommateurs sur les avantages de l’économie circulaire en termes de santé, d’environnement et de durabilité.
Il faut préciser surtout, que dans le cadre du programme national de gestion des déchets ménagers, 412 structures ont été réalisées jusqu’en 2023 pour préserver la propreté des espaces publics et améliorer le cadre de vie du citoyen.
Par Réda Hadi