Introduction des Soukouk dans le PLF 2025: Une innovation pour le financement des infrastructures
Le projet de loi de finances (PLF) 2025 introduit une nouvelle mesure : la possibilité pour le Trésor public de recourir aux Soukouk, des instruments financiers issus de la finance islamique. Ces instruments permettront à l’État de lever des fonds pour financer des projets d’infrastructures tout en respectant les principes de la finance islamique, notamment l’interdiction des intérêts et le partage des risques, a expliqué Sofiane Mazari, expert en finance islamique.
Intervenant sur les ondes de la « Chaîne III » de la radio nationale, Mazari a indiqué que la finance islamique connaît une forte dynamique de croissance, représentant aujourd’hui environ 6 % du marché bancaire global, soit près de 800 milliards de dinars (6 milliards de dollars). Selon Mazari, ce secteur représente un gisement d’épargne qu’il conviendrait de transformer en investissements productifs, notamment pour les infrastructures et les entreprises locales. « Les Soukouk sont adossés à des actifs réels et offrent une grande transparence, ce qui les rend attractifs pour les investisseurs », a-t-il souligné.
Le marché de la finance islamique en Algérie connaît une croissance de 30 % par an et comptera douze acteurs en 2025, avec l’arrivée imminente d’un treizième acteur. Cette expansion pourrait permettre à la finance islamique de jouer un rôle central dans le financement des projets d’investissement, en complément des instruments financiers traditionnels. Mazari a aussi mis en avant l’ouverture du capital des banques publiques, qui a permis de lever 112 milliards de dinars, apportant une nouvelle impulsion au secteur bancaire. Cela pourrait ouvrir la voie à d’autres levées de fonds et diversifier les sources de financement, notamment pour les Soukouk et les Soukouk corporatifs, qui pourraient être émis par des entreprises pour financer des projets d’investissement.
Cependant, pour que ces instruments financiers se développent pleinement, il est nécessaire d’adapter le cadre juridique, notamment le Code du commerce, afin de faciliter leur émission et garantir un environnement attractif pour les investisseurs.
Enfin, le PLF-2025, avec un budget historique de 122 milliards de dollars, marque un tournant pour l’économie algérienne. Ce budget prévoit la relance de l’investissement public, avec le dégel de près de 100 projets bloqués depuis 2014, dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures et les transports. « Ces projets sont essentiels pour moderniser l’économie et stimuler la croissance à long terme », a conclu Sofiane Mazari.
Par M. A.