02/06/2025
ACTUNATIONAL

Start-ups et micro-entreprises: Les clefs de la diversification économique en Algérie

Dans le cadre de sa stratégie visant à promouvoir la connaissance, la technologie et le capital humain, l’Algérie pose les fondations d’un nouveau modèle économique, prêt à répondre aux défis de la transformation numérique mondiale tout en valorisant ses ressources locales. Invité au Forum d’El Moudjahid ce mardi, le ministre de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a exposé la vision stratégique du gouvernement pour faire émerger une économie fondée sur l’innovation, la technologie et le capital humain. Cette ambition, portée par un ministère créé en 2020, s’inscrit dans une volonté de transformation profonde du modèle économique national, longtemps dépendant des ressources naturelles.

Le ministre a souligné que les start-ups et les micro-entreprises représentent aujourd’hui des leviers essentiels pour la diversification économique et la compétitivité du pays. « Nous ne voulons pas seulement créer des milliers de start-up, mais bâtir un écosystème solide et durable, capable de générer de la valeur et de l’innovation », a-t-il affirmé. Dans cette optique, le gouvernement s’est fixé un objectif ambitieux de 20 000 start-ups, structuré autour de quatre axes principaux : la création, la pérennité, le financement et la visibilité, notamment à l’international. Cependant, cette dynamique ne pourra réussir sans une réforme en profondeur. Le ministre a notamment évoqué l’amendement du code des marchés publics, particulièrement l’article 41, qui permet désormais aux institutions publiques de contracter directement avec des start-up, facilitant ainsi leur intégration dans l’économie réelle. En parallèle, la loi sur l’auto-entrepreneur, introduite en 2023, vise à mobiliser les compétences individuelles et encourager la création de valeur sans contrainte structurelle.

Du côté technologique, l’Algérie cherche également à affirmer sa souveraineté. Pour ce faire, elle mise sur la formation d’élites dans des écoles spécialisées, la création d’entreprises issues de projets universitaires et l’accompagnement à travers des mécanismes d’Open Innovation. L’objectif est clair : retenir les talents, valoriser les solutions locales et créer des « licornes » algériennes capables de rayonner au-delà des frontières. Toutefois, le ministre est conscient des défis à relever. En effet, le taux élevé de mortalité des start-up, la difficulté d’accès au financement, la rétention des compétences et le manque de garanties bancaires constituent des obstacles majeurs. Cependant, loin de considérer l’échec comme un frein, il le voit comme un élément naturel du cycle d’innovation. « Chaque expérience ratée permet de revenir plus fort, mieux préparé », a-t-il déclaré.

Un autre pilier du tissu entrepreneurial algérien est constitué des micro-entreprises, qu’il considère comme complémentaires aux start-up. Le programme « Tamkin », mis en place avec le soutien de l’Organisation internationale du travail (OIT), cible spécifiquement ces structures en leur offrant financement, accompagnement et formation via l’agence Longin. Ce programme permet également de soutenir les métiers traditionnels et les artisans dans un cadre modernisé, en leur assurant les ressources nécessaires à leur développement économique.

Enfin, le ministre a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de financement adaptés aux start-up. Contrairement aux entreprises classiques, qui s’appuient principalement sur le crédit bancaire, les start-up ont besoin d’un financement en capital (equity), via des fonds thématiques spécialisés, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’énergie ou de l’agriculture. « Nous devons construire un système capable de soutenir l’innovation en prenant des risques et en valorisant les projets à long terme », a-t-il conclu.

Par Mourad A.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *