Changements climatiques: Les agriculteurs touchés seront «dédommagés»
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni a affirmé, ce samedi depuis Médéa, dans une déclaration à la presse, que la saison agricole a été « exceptionnelle », à cause des effets des changements climatiques (canicule, inondation, sécheresse).
Il a assuré, dans la foulée, que les agriculteurs, qui ont subi des pertes en raison des inondations ou des grandes chaleurs, seront indemnisés. « Le dossier est au niveau du Conseil des ministres » a-t-il indiqué.
La ministre a indiqué que l’opération de recensement des agriculteurs affectés par différentes catastrophes naturelles (sécheresse, stress hydrique, canicule ou inondations) est achevée au niveau de l’ensemble des wilayas du pays. Plusieurs propositions sont formulées au Conseil des ministres pour l’indemnisation des agriculteurs affectés par ces phénomènes : « L’opération de recensement est achevée et le dossier est actuellement sur la table du Conseil des ministres. Nous avons formulé plusieurs propositions et formules pour dédommager les agriculteurs dans les meilleurs délais afin de leur permettre d’entamer la prochaine saison dans de bonnes conditions » a-t-il précisé lors d’un point de presse organisé en marge de cette visite.
Le ministre de tutelle a nuancé, néanmoins, ses propos, en soutenant qu’en dépit de conditions météorologiques défavorables, le pays s’est mis à l’abri d’une crise céréalière. « Deux millions de quintaux de graines sont en réserve » a-t-il informé.
Par ailleurs, le ministre a souligné que le gouvernement dans son plan d’action mise sur l’agriculture saharienne, soutenant que c’est une option stratégique, eu égard au stress hydrique. Donc, l’avenir de l’Algérie dans le grand Sud, dont le foncier et l’eau sont abondants. Des incitatives sont accordées à tous les agriculteurs investissant dans ces régions.
A cet effet, le ministre fait savoir que « 4000 demandes d’investissements dans le sud du pays ont été enregistrées par les services du ministère de l’agriculture ». Par ailleurs, Henni a indiqué le stock de l’Algérie en matière de semences dépassent les deux millions de quintaux. Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’aller vers un système d’exploitation agricole de « référence », permettant de relever le défi de la sécurité alimentaire et de participer à l’essor économique du pays.
« Une révision du mode d’organisation et de fonctionnement des fermes pilotes créées à partir du milieu des années 80 est devenu indispensable, voire, vital, eu égard au contexte économique mondial actuel », a indiqué le ministre en marge d’une visite d’inspection d’une exploitation agricole spécialisée dans l’arboriculture située dans la commune de Benchicao.
Le ministre a estimé « impératif » d’introduire des changements dans le mode d’organisation, de gestion et de fonctionnement de ces exploitations agricoles en préparant les conditions de leur passage vers des exploitations de « références moderne et performantes, et en mesure surtout d’apporter une plus-value au secteur agricole et à l’économie du pays », a-t-il expliqué.
Le passage à ce nouveau mode de gestion est la « solution idoine pour assurer une relance de productivité » des exploitations, a précisé Henni qui a fait part également des efforts entrepris pour le renforcement du partenariat public-privé dans différents segments de l’activité agricole, dans le but d’optimiser le potentiel agricole existant.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural s’était déplacé, à l’entame de sa visite à Médéa, à l’unité d’intervention de la protection civile d’Ouzera, à l’est de Médéa, pour s’enquérir du dispositif local de lutte contre les incendies de forêts. Il a saisi l’opportunité pour mettre l’accent sur la nécessité du maintien d’un niveau de vigilance permanent durant toute la période de grandes chaleurs afin de préserver le patrimoine forestier et d’éviter d’éventuelles pertes humaines.
« Nous devons rester constamment en alerte et en mesure d’agir rapidement face à des risques potentiels de départs de feux », a souligné le ministre, assurant que le dispositif national de lutte contre les incendies de forêts a permis de « limiter » jusqu’à présent les pertes en couvert forestier et à « protéger » les riverains des zones forestières.
Il a indiqué que l’action « coordonnée » des différentes parties impliquées dans ce dispositif a évité au pays d’enregistrer des pertes aussi importantes que celles recensées en 2021, avec la destruction de plus de cent mille hectares de couvert végétal et forestier, et 27 mille hectares, l’année d’après grâce à une « bonne préparation et la mobilisation d’importants moyens logistiques et humains ».
Par Sirine R