Commerce: Des mesures pour réguler les marchés
Sous l’impulsion du président de la République, des actions sont menées pour lutter contre les pénuries, la spéculation et les hausses de prix, soulignant ainsi l’importance de la régulation des marchés au sein du gouvernement. Des mesures sont prises pour stabiliser l’offre et les prix dans un contexte de volatilité internationale et de hausses internes. Le blé, le café, les pommes locales et les lubrifiants pour véhicules sont dans le viseur du ministère du Commerce, a indiqué Ahmed Mokrani, directeur général de la régulation des activités commerciales au ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations.
Lors de son intervention à la radio nationale, Ahmed Mokrani a souligné que la régulation des marchés en Algérie repose sur plusieurs axes stratégiques, notamment la réorganisation des marchés, la modernisation des contrôles et la promotion des exportations. Il a expliqué que le ministère du Commerce travaille en coordination étroite avec d’autres ministères pour maximiser l’exploitation d’environ 600 marchés non utilisés, répondant ainsi aux besoins des consommateurs. En parallèle, des efforts sont faits pour intégrer plus de 1 113 marchés informels dans des structures formelles. M. Mokrani a également évoqué la problématique des prix volatils à l’international, en particulier la hausse des prix du blé. Il a précisé que l’Algérie suit de près ces fluctuations afin de protéger son marché intérieur. Dans ce cadre, les stocks publics jouent un rôle clé dans la prévention des pénuries et la gestion des hausses de prix. Le ministère a mis en place une plateforme numérique qui suit en temps réel les flux de produits de base tels que le sucre, l’huile, la farine et les pâtes, permettant ainsi une transparence accrue.
De plus, il a souligné que le pays compte actuellement 2 699 supermarchés et 1 222 hypermarchés. Pour améliorer la gestion des marchés de gros, des projets sont en cours pour établir huit nouveaux marchés spécialisés dans les fruits et légumes. La numérisation des réseaux de distribution permet également de suivre la distribution de 13 produits alimentaires essentiels, allant des unités de production jusqu’aux points de vente au détail, garantissant ainsi une gestion optimale. En ce qui concerne le stockage, le réseau de distribution dispose de 17 651 stocks, avec un volume total de stockage atteignant 22,6 millions de mètres cubes. Ces initiatives visent à stabiliser les prix et à répondre aux besoins des consommateurs en garantissant un approvisionnement régulier et fiable.
Par ailleurs, le prix du café a fait l’objet de discussions en raison de son augmentation substantielle, passant de 1 200 à 1 800 dinars au niveau de la vente en gros. Pour atténuer cette hausse, l’État est intervenu avec un décret fixant les prix maximums de vente pour le café Robusta à 1 000 dinars par kilogramme et pour l’Arabica à 1 250 dinars. En complément, un budget de 5 milliards de dinars a été alloué pour compenser les importateurs et distributeurs touchés par ces hausses, un montant qui pourrait être revu à la hausse si nécessaire. Concernant d’autres produits alimentaires, comme les légumineuses, l’État garantit une disponibilité suffisante avec un stock de 350 000 tonnes. Cependant, des ajustements sont encore nécessaires pour certains produits, notamment le pois chiche. En outre, une réflexion est en cours pour réformer le système de subventions sur certains produits jugés non essentiels, tels que le sucre, afin de mieux cibler les consommateurs les plus vulnérables. Cette réforme inclut également une révision des compositions des produits alimentaires transformés pour réduire les quantités de sucre, de graisses et de sel, en réponse aux préoccupations des experts en santé publique.
Enfin, Mokrani a souligné que le gouvernement s’engage à réguler les prix d’autres produits, comme les pommes locales et les lubrifiants pour véhicules, tout en renforçant les contrôles contre la fraude, particulièrement dans la production de café, où des mélanges illégaux ont été découverts. Cette série de mesures témoigne de la volonté du gouvernement algérien de moderniser et de sécuriser les marchés tout en protégeant le pouvoir d’achat des citoyens.
Par Mourad A.