Commerce extérieur: Le développement du système bancaire requis
Le récent remaniement ministériel, n’a pas fini de susciter des débats. Si la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, il n’en demeure pas moins que tout le monde ne veut que sa réussite. Mais réussite veut dire accepter de se remettre en question et de dialoguer pour promouvoir l’Algérie et consolider les reformes engagées. C’est en cela que la question de notre système bancaire a été l’objet de débats, lors du forum international sur le développement des techniques de commerce extérieur dans les banques organisé, mardi, au Centre universitaire de Tipasa.
Le secteur bancaire Algérien joue un rôle de plus en plus important dans la croissance. Dans ce sens, la réforme du secteur financier en Algérie est la «clé» pour l’augmentation de la productivité, le développement économique et une croissance durable qui ne soit pas tributaire des hydrocarbures. Ces réformes ayant permis de renforcer la stabilité et la rentabilité du secteur financier et bancaire, et du marché du crédit, avec la modernisation des systèmes d’information et de paiement pour améliorer la qualité des services bancaires. Mais petit bémol, les banques sont souvent pointées du doigt pour ne pas jouer leurs rôles de banques et de se cantonner dans des attitudes administratrices sclérosées de la gestion verticale du dirigisme que l’on a connu. Ce forum international a permis d’en débattre et d’émettre des suggestions. Les participants à cet évènement ont convenu que la réussite dans le commerce extérieur requiert un système bancaire développé et solide
Dans leurs interventions et à à la lumière de la technologie financière (Fintech), des experts économiques ont appelé les établissements bancaires et financiers à accompagner les efforts des pouvoirs publics visant la promotion et l’encouragement du commerce extérieur, par l’usage des technologies modernes dans le système bancaire.
Ils ont estimé que la création du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations au titre du remaniement ministériel opéré lundi dernier par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, est une confirmation de la détermination des pouvoirs publics à développer les exportations hors hydrocarbures.
Dans une déclaration à l’APS en marge de ce forum, l’expert économique, Farid Kourtel, a souligné que la création d’un ministère dédié au commerce extérieur et à la promotion des exportations devrait fortement contribuer au développement du secteur, de manière à instaurer un développement qualitatif dans les transactions et la gestion du secteur et partant assurer de meilleurs rendements à l’économie nationale
C’est également une réaffirmation de la volonté des autorités supérieures du pays de développer le secteur du commerce extérieur et de réformer le système bancaire qui a constitué l’un des axes de la campagne électorale du président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa candidature à un 2e mandat présidentiel, a-t-il ajouté, appelant les établissements bancaires à accompagner les efforts des pouvoirs publics dans ce domaine. L’expert économique a, en outre, exhorté les établissements bancaires à revoir leurs outils et techniques de travail de manière à être au diapason des évolutions en cours en matière de technologie financière de par le monde. Il s’agit notamment de l’usage de la numérisation qui confère rapidité et flexibilité dans le traitement des dossiers et des transferts financiers, tout en axant sur la formation continue des ressources humaines de manière à améliorer les moyens de lutte contre la bureaucratie et consacrer plus de transparence, a-t-il expliqué. A son tour, la présidente de ce forum scientifique, Meriem Boukabous, a rappelé les efforts de l’Algérie pour développer le système bancaire afin d’accélérer le rythme de sa croissance économique, à travers l’introduction de nombreuses réformes, dans le secteur du commerce extérieur notamment, et la diversification de l’économie hors hydrocarbures. Elle a considéré que le commerce extérieur est l’un des plus importants moyens pour stimuler le développement et consacrer la stabilité économique. Les développements technologiques en cours, notamment concernant les technologies financières, dites fintech, imposent aux banques algériennes d’être au diapason de ces évolutions visant à accélérer et faciliter le transfert des fonds entre les banques et les particuliers, notamment concernant les exportateurs et les importateurs, a-t-elle ajouté.
Par Réda Hadi