27/03/2025
ACTUALITENATIONAL

Commerce intérieur: Les détails du plan Ramadhan dévoilés 

À l’approche du mois de Ramadan, le ministère du Commerce met en place des mesures multiples pour garantir un approvisionnement suffisant et fluide en produits de base. Mohamed Mezghache, directeur général du Contrôle économique et de la Répression des fraudes, a détaillé le plan ambitieux déployé pour prévenir toute forme de pénurie.

Les préparatifs ont démarré dès décembre 2024, soulignant l’importance de cette période clé pour les consommateurs algériens. « Le ministère a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer une couverture optimale pendant le Ramadan », a indiqué Mohamed Mezghache lors de son intervention sur la « Chaîne I » de la radio nationale. Il a précisé que, pour cela, le ministère a mobilisé l’ensemble des acteurs concernés, incluant les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie, les associations professionnelles, ainsi que les importateurs et producteurs locaux. Cette collaboration a permis de définir des quantités exactes à importer et à produire localement. Ainsi, 13 000 tonnes de viande rouge et 15 000 tonnes de viande blanche seront importées pour le Ramadan, accompagnées d’une production locale mensuelle de 535 tonnes de viande blanche. En parallèle, une augmentation significative de la production de certains produits a été prévue : la production de sucre passera de 1 900 à 4 200 tonnes par jour, tandis que celle de l’huile doublera pour atteindre 3 600 tonnes par jour. Ces initiatives visent non seulement à garantir la disponibilité des produits essentiels, mais aussi à maintenir des prix accessibles pour l’ensemble des foyers algériens.

Un enjeu majeur dans ce cadre reste la lutte contre la spéculation, particulièrement exacerbée durant cette période de forte consommation. Depuis l’application des lois anti-spéculation en décembre 2021, les infractions ont chuté de manière significative, avec une réduction de 68 % des cas en 2024 par rapport à l’année précédente. Un système de surveillance renforcé, utilisant des plateformes numériques et des cellules locales supervisées par les walis, a permis d’améliorer la régulation du marché. « Le terme de ‘pénurie’ a été éradiqué de notre vocabulaire », affirme Mezghache, insistant sur l’importance de maintenir la qualité des produits locaux tout en favorisant leur compétitivité. Il souligne également que la transparence dans la gestion des circuits de distribution est essentielle pour éviter les hausses artificielles de prix dues à des intermédiaires non réglementés.

Modernisation des infrastructures

Pour renforcer cette régulation, le ministère œuvre également à la modernisation des infrastructures et des mécanismes de distribution. Dès 2025, des solutions de paiement électronique seront mises en place pour renforcer la transparence des transactions. Par ailleurs, une réforme législative est en cours pour durcir les sanctions contre les pratiques illicites et optimiser la régulation des circuits de distribution. « Des efforts considérables sont également déployés pour moderniser les marchés de gros », a indiqué le responsable. En collaboration avec la société Magro, des travaux sont en cours pour garantir des infrastructures modernes, réduire le nombre d’intermédiaires et, ainsi, faire baisser les coûts des produits agricoles. Ces mesures visent à instaurer une confiance accrue des consommateurs et à créer un marché plus équilibré.

Enfin, la communication joue un rôle crucial dans la stratégie du ministère. Grâce à des interventions médiatiques régulières, le ministère cherche à rassurer les citoyens face à la propagation d’informations erronées sur les réseaux sociaux. « Nous appelons les citoyens à se référer aux sources officielles et à signaler toute tentative de manipulation des prix ou de désinformation », a souligné Mezghache. Des numéros d’urgence sont mis à disposition au niveau des directions locales pour répondre aux préoccupations des citoyens et garantir la transparence. En outre, des campagnes de sensibilisation sont organisées pour encourager une consommation responsable, en rappelant que le Ramadan est avant tout une période de spiritualité. Le ministère souhaite ainsi ramener les habitudes de consommation à des niveaux plus raisonnables.

Grâce à ce dispositif coordonné et rigoureux, l’Algérie semble prête à aborder le mois de Ramadan dans les meilleures conditions possibles. De la lutte contre la spéculation à la modernisation des infrastructures, chaque aspect a été minutieusement préparé pour offrir aux citoyens une expérience sereine. Les efforts conjoints des autorités publiques, des acteurs économiques et des citoyens seront essentiels pour réussir ce défi annuel.

Par Mourad A.

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