11/09/2024
ACTUALITEAGRICULTURE/PÊCHE

Cultures stratégiques: De grands investissements étrangers à l’horizon

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a inscrit de nouveaux grands investissements étrangers en matière de cultures stratégiques et ce, dans le cadre du couloir vert qui prévoit des facilitations pour l’investissement agricole dans les wilayas du Sud.

Dans une déclaration à la Radio nationale, le directeur de l’organisation foncière et de la mise en valeur des terres au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Tefiani Wahid a fait savoir que «le ministère examine actuellement plusieurs grands projets dans le cadre du couloir vert», précisant que nombre de ces projets «sont déjà en cours de réalisation et en quête de superficies supplémentaires pour être achevés». L’Algérie attire de plus en plus d’investissements étrangers, comme en témoigne le projet algéro-qatari «Baladna » pour la production de lait en poudre. Ce projet structurant, qui mobilise une superficie de 117 000 hectares, prévoit la création de fermes d’élevage intégrées, combinant production de céréales, de fourrage, de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Une fois concrétisé, ce projet, d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, permettra de couvrir 50 % des besoins nationaux en poudre de lait, de renforcer le cheptel bovin et de créer 5 000 emplois directs. Un autre projet en partenariat avec un groupe italien sera également réalisé dans la wilaya de Timimoun sur une superfice de 36 000 ha, dont 3000 ha sera mise en valeur dès la prochaine saison agricole. Dun montant d’investissement de 420 millions d’euros, ce projet devrait contribuer à dans  l’augmentation de la production nationale en blé dur et légumineuses.

 Par ailleurs, le responsable a indiqué que l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), annoncera de nouveaux portefeuilles d’investissement au profit des opérateurs économiques, comprenant des périmètres à mettre en valeur à travers les différentes wilayas du Sud, tout en proposant des espaces récupérés qui n’ont pas été exploités dans le cadre des portefeuilles précédents.

 Depuis 2021, quatre (04) portefeuilles d’investissement ont été lancés au profit des souscripteurs via la plateforme numérique de l’ODAS, permettant la mise à disposition de 54 périmètres à mettre en valeur, couvrant près de 460.000 hectares dans 9 wilayas du sud, dont ont bénéficié 431 investisseurs.

 Tefiani a souligné que le ministère visait à optimiser la productivité de ces exploitations dont plusieurs n’ont pas encore entamé la production, d’où l’organisation par le ministère des rencontres nationales avec les investisseurs pour examiner les problèmes auxquels ils sont confrontés.

L’intervenant a précisé que le ministère de l’Agriculture, sous la direction de  Youcef Cherfa, multiplie les rencontres avec les investisseurs bénéficiaires de concessions foncières dans le «Grand Sud». Ces échanges réguliers, marqués par une transparence inédite, visent à instaurer une relation de confiance entre les autorités et les acteurs économiques. Cependant, les projets rencontrent des défis considérables, notamment en matière d’infrastructures, tels que l’accès à l’électricité, les réseaux de communication, et les permis de forage.

Le ministre a promis des solutions à court terme pour surmonter ces obstacles, tout en insistant sur la nécessité de clarifier les responsabilités entre les différents secteurs concernés, notamment l’énergie et les mines.

L’engagement des jeunes investisseurs, malgré l’absence d’électricité, témoigne de leur innovation et de leur détermination à faire avancer leurs projets grâce à des solutions alternatives. Ce dynamisme est crucial pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire du pays. Le gouvernement reste intransigeant sur l’obligation pour les investisseurs d’exploiter effectivement les terres concédées, faute de quoi celles-ci seront réattribuées à des acteurs plus aptes à les valoriser.

Le développement agricole en Algérie ne se limite pas à l’attribution de terres. Un plan de travail rigoureux, incluant des réunions régulières, a été mis en place pour s’assurer que les investissements se réalisent dans les délais les plus courts. Le ministère de l’Agriculture joue un rôle clé en offrant un accompagnement technologique complet, comprenant la formation, le transfert de technologies, et l’assistance technique, particulièrement pour les grands investisseurs. Par ailleurs, une révision des distances de référence pour l’exploitation des terres a permis d’augmenter la superficie réellement cultivée, contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs de production fixés dans le programme national pour l’autosuffisance alimentaire sur la période 2024-2027. Cependant, le processus de finalisation des contrats de concession connaît des retards, notamment en ce qui concerne les procédures cadastrales. Des efforts sont en cours pour accélérer ces démarches, tout en assurant le transfert des droits de concession en cas d’héritage, afin d’éviter la fragmentation des propriétés agricoles. Ces initiatives, bien que prometteuses, s’accompagnent de défis que l’Algérie s’efforce de relever avec détermination, afin de renforcer la gestion de ses terres agricoles et d’assurer une meilleure autosuffisance alimentaire pour l’avenir.

Par Mourad A.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *