Expansion des opérations financières numériques: Assurer un accès équitable à tous les citoyens
Le projet de promotion des opérations financières numériques en Algérie vise à élargir leur portée à l’échelle nationale, en mettant un accent particulier sur les zones reculées, telles que les régions rurales et le sud du pays. Ces zones, encore peu desservies en termes d’acteurs financiers par rapport au nord, souffrent d’un accès restreint aux services financiers modernes. Ainsi, l’objectif principal est de simplifier et d’accélérer ces opérations, en les rendant plus accessibles, plus rapides et plus économiques pour tous les citoyens, qu’ils soient dans les grandes villes ou dans les régions les plus isolées.
Cette initiative a pour but de répondre aux besoins des Algériens en matière de paiements, tout en facilitant leur inclusion dans l’économie numérique, a précisé Hadj Mohamed Sebaa, directeur général du Trésor et de la comptabilité au ministère des Finances, lors de son intervention dans « Asharq Business ».
Ce projet ne se limite pas à une question d’accessibilité. Il s’inscrit également dans une démarche à la fois sociale et économique. D’un point de vue social, il cherche à offrir à tous les citoyens, en particulier dans les zones moins desservies, un accès aux services financiers équivalent à celui dont bénéficient les populations urbaines.
D’un point de vue économique, il permet aux entreprises de toutes tailles: grandes, moyennes, petites, ainsi qu’aux commerçants, artisans et travailleurs indépendants, de moderniser leurs moyens de paiement et d’améliorer ainsi leur productivité. L’extension des services financiers numériques vise également à renforcer la compétitivité des entreprises, en accélérant les transactions commerciales et en répondant mieux aux attentes des acteurs économiques. Cette transformation numérique constitue un levier essentiel pour dynamiser l’économie nationale et favoriser la croissance des entreprises.
Les premiers résultats montrent déjà un fort potentiel de développement. En 2024, 67 % des opérations financières numériques ont été intégrées, représentant un bond qualitatif considérable pour l’Algérie. Cependant, comme le souligne le ministère des Finances, il reste encore un long chemin à parcourir avant de parvenir à une véritable économie numérique inclusive. L’objectif est donc de continuer à étendre cette numérisation à un plus grand nombre d’acteurs économiques. Le projet prévoit notamment l’intégration de 15 000 commerçants et la mise à disposition de près de 6 000 terminaux de paiement électronique pour les institutions publiques. En parallèle, il est prévu d’étendre cette transition numérique à l’ensemble du secteur des services financiers, afin d’inclure tous les acteurs économiques dans un système intégré, transparent et moderne. Enfin, cette démarche repose sur une approche à la fois qualitative et quantitative. Bien que des objectifs chiffrés soient fixés, l’accent est mis sur la qualité de l’intégration dans le système numérique, afin de garantir une véritable inclusion financière pour tous. L’ambition est claire : intégrer le plus grand nombre possible d’acteurs économiques et de citoyens dans cette transition numérique, pour bâtir une économie plus compétitive, plus accessible et plus inclusive à l’échelle nationale.
Pour rappel, lors d’une conférence internationale organisée par le ministère des Finances, la Banque d’Algérie et le Fonds Monétaire Arabe, Hadj Mohamed Sebaa a présenté une feuille de route nationale pour la numérisation des systèmes de paiement et des services financiers en Algérie, comprenant environ 50 mesures pratiques. Cette feuille de route se divise en cinq principaux axes : l’adaptation du cadre réglementaire pour les paiements électroniques, la numérisation des services financiers, la modernisation des infrastructures de paiement et des flux financiers, ainsi que l’introduction de nouvelles techniques de paiement et la diffusion de la culture financière. Ces mesures sont suivies quotidiennement par un groupe de travail pour garantir leur mise en œuvre effective. Parmi les réalisations déjà concrétisées, on note la création d’un centre de données pour héberger les systèmes informatiques des institutions financières, ainsi que la numérisation des activités de la Direction générale du domaine national et des procédures douanières. Cette transition numérique vise à renforcer l’efficacité et l’inclusion financière.
Par Mourad A.