Formation professionnelle: Dix mesures pour booster l’entrepreneuriat
L’État veut booster l’entrepreneuriat chez les jeunes de la formation et de l’enseignement professionnels. Lors d’un colloque, tenu hier à Alger, sur le renforcement de l’entrepreneuriat, des métiers et du travail indépendant dans le cadre de la formation professionnelle, le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine El-Mahdi Oualid, fait savoir que 10 mesures ont été prises pour encourager les diplômés à créer leurs propres micro-entreprises et améliorer leurs compétences en adéquation avec les besoins du marché du travail.
Un accord a, en effet, été signé avec le ministre de l’Économie de la Connaissance, des Startups et des micro-entreprises, Noureddine Ouadah, présent à cet événement, pour la mise en œuvre de ces ambitieux objectifs.

Les nouvelles mesures permettent aux diplômés d’implanter leurs entreprises et leurs activités dans les établissements publics de formation et de l’enseignement professionnels, afin de soutenir le lancement de leurs projets. Ils peuvent également utiliser les équipements de ces institutions pendant une année après leur diplôme, contribuant ainsi à créer un environnement favorable pour démarrer leurs projets en tant qu’entrepreneurs individuels.
Une nouvelle formation sera introduite pour expliquer le système de l’auto-entrepreneur, ses avantages et la manière d’y adhérer, dans le but de sensibiliser les formés à ses bénéfices, avec l’objectif d’enregistrer 10 % des diplômés dans ce système. De plus, une unité d’enseignement sur les compétences interpersonnelles« Soft Skills » sera ajoutée à tous les programmes de formation pour renforcer les capacités des jeunes à faire face aux défis du marché du travail.
Lancement du programme « Tamkeen »
Chaque Institut national spécialisé en formation professionnelle (INSFP) sera doté d’un Centre de développement entrepreneurial (CDE), en partenariat avec l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA). En parallèle, le programme « Tamkeen » sera lancé dans les Centres de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA) afin de soutenir et financer les activités micro-entrepreneuriales, avec l’appui de l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM).
Dans une démarche de promotion des métiers et de sensibilisation des jeunes à la formation professionnelle, les autorités encourageront la participation des diplômés aux « Olympiades des métiers », une compétition nationale visant à mettre en avant les savoir-faire techniques et artisanaux. Par ailleurs, le programme « Mihane » sera mis en place pour présenter des témoignages inspirants de diplômés ayant réussi grâce à la formation professionnelle, afin d’illustrer les opportunités offertes par ce parcours.
Adaptation de l’offre de formation aux besoins du marché
Les établissements de formation s’engagent à adapter l’offre pédagogique en fonction des exigences du marché du travail. Ainsi, les spécialités les plus demandées bénéficieront d’une augmentation du nombre de places, tandis que certaines formations dans les domaines de l’administration et du management, jugées moins porteuses en termes d’emploi, seront progressivement réduites. Pour assurer l’efficacité de ces nouvelles mesures, les directeurs des établissements publics de formation devront assurer un suivi semestriel et transmettre des rapports d’évaluation à l’administration centrale. Ces bilans permettront de mesurer l’impact des initiatives liées à l’entrepreneuriat et d’ajuster l’offre de formation aux besoins réels du marché du travail.
À travers ces réformes, le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels réaffirme son engagement en faveur d’une formation plus dynamique et professionnalisante, avec l’objectif de stimuler l’auto-emploi et d’accompagner les jeunes vers des carrières pérennes adaptées aux mutations économiques.
Par Sirine R