Le Brent à plus de 84 dollars
Les cours du pétrole reprenaient leur souffle. Ce dimanche, le prix du Brent est de 84,29 dollars, indique le site spécialisé «Prix du baril». Ils (les prix du pétrole) ont signé leur sixième séance de hausse en sept journées de cotation, stimulés par les limitations de l’offre alors que l’économie américaine présente un visage plus séduisant que prévu
«Les réductions de l’offre annoncées par l’Arabie saoudite, ainsi que les exportations réduites de la Russie, ont eu l’effet escompté, à savoir une hausse des prix de référence», commente Han Tan, analyste chez Exinity.
Les cours du brut ont aussi bénéficié des « paris selon lesquels la Fed a presque terminé le cycle actuel de hausse des taux, ainsi que des chances croissantes d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine », poursuit-il.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine a en effet relevé son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, mais les responsables de l’institution n’ont pas indiqué s’ils pensaient les remonter encore dans les mois à venir.
Et la croissance des Etats-Unis a déjoué les pronostics pessimistes, accélérant au deuxième trimestre. De mai à juin, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est établie à 2,4% en rythme annualisé, contre 2,0% au premier trimestre, selon les chiffres publiés jeudi.
Si les économistes restent encore divisés, la première économie mondiale pourrait échapper à la récession cette année.
Si la récente hausse des prix semble avoir entrainé un repli technique, les cours pourraient repartir en hausse début août, le marché attendant l’annonce d’une éventuelle prolongation des réductions de production de l’Arabie saoudite.
« Si c’est le cas, le marché pétrolier serait encore plus sous-approvisionné au troisième trimestre, ce qui donnerait un nouveau coup de pouce aux prix du pétrole », insiste Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Il est à rappeler que plusieurs producteurs d’or noir ont adopté une position agressive pour faire monter les cours ces dernières semaines, à commencer par l’Arabie saoudite. Riyad a ainsi décidé de baisser sa production d’un million de barils par jour en juillet, pour faire pression sur les cours. Moscou et Alger ont eu la même démarche.
Le petit jeu saoudien a d’ailleurs provoqué la colère de l’autre côté de l’Atlantique. En octobre, Joe Biden avait déjà averti Riyad qu’une baisse de la production aurait des « conséquences ». Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a pour sa part menacé les Etats-Unis d’une crise économique « majeure » s’ils ripostaient.
L’Europe qui s’est privée des apports russes semble une fois de plus le dindon de la farce, permettant à Riyad d’actionner ce levier sur les prix, comme le rapportait récemment Bloomberg.
Cette baisse de la production, conjuguée à la demande asiatique, pourrait bien continuer à porter le pétrole vers les sommets en fin d’année. Certains analystes voient désormais le baril passer la barre de 100 dollars au second semestre 2023. «Nous pensons que nous terminerons 2023 avec des stocks au plus bas depuis 8 à 10 ans, et ces niveaux de stocks suggèrent un prix du pétrole significativement plus élevé qu’à la mi-juillet. Nous sommes dans un marché haussier pluriannuel pour le pétrole», explique ainsi à la RTBF Eric Nuttall, gestionnaire de fonds chez Ninepoint Partners.
Par Slimane T/Agence