27/03/2025
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Le gazoduc transsaharien: Un projet stratégique pour l’Afrique et le monde

Le gazoduc transsaharien (TSGP), véritable symbole d’une coopération énergétique sans précédent entre l’Algérie, le Nigéria et le Niger, s’affirme comme un projet phare susceptible de transformer les dynamiques énergétiques du continent africain et au-delà. Ce pipeline colossal, s’étendant sur plus de 4 000 kilomètres, permettra d’acheminer entre 20 et 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Il reliera les vastes réserves gazières du Nigéria aux infrastructures gazières de l’Algérie, ouvrant ainsi la voie à un approvisionnement direct des marchés européens et internationaux.

Lors de la 4ᵉ réunion ministérielle du comité de pilotage, récemment tenue à Alger, les représentants des trois nations ont réaffirmé leur volonté d’accélérer la réalisation de cette infrastructure stratégique. Plusieurs accords cruciaux ont été signés, dont la mise à jour de l’étude de faisabilité, un contrat de compensation et un accord de non-divulgation. Ces documents marquent une étape décisive dans la concrétisation de ce projet ambitieux. Mme Wassila Hamel, directrice du transport, de la transformation et du marketing des hydrocarbures au ministère de l’Énergie et des Mines, a déclaré : « Ce gazoduc est bien plus qu’un simple projet énergétique ; il incarne une vision ambitieuse pour renforcer la coopération entre nos pays et positionner l’Afrique comme un leader sur le marché mondial de l’énergie. »

Dans son intervention sur la « Chaîne I » de la radio nationale, Mme Hamel a souligné l’expertise de Sonatrach, acteur central du projet, qui joue un rôle clé dans la mise en œuvre de cette infrastructure. « Sonatrach, avec ses 22 000 kilomètres de pipelines opérationnels, apporte une expérience inégalée dans le transport des hydrocarbures. Cette expertise nous permettra de surmonter les défis techniques et logistiques de ce projet colossal et de garantir sa réussite dans les meilleures conditions », a-t-elle précisé. Elle a également mis en lumière les retombées économiques et sociales de ce projet pour les trois nations. « En plus de sécuriser les approvisionnements en gaz, ce projet stimulera l’économie locale en générant des emplois directs et indirects tout au long des phases de construction et d’exploitation. Il encouragera également des investissements dans des secteurs clés tels que la pétrochimie, l’électricité et l’agriculture ».

En effet, le gaz naturel transporté permettra, entre autres, de produire de l’ammoniac, un ingrédient essentiel à la fabrication d’engrais, soutenant ainsi le développement agricole dans les trois pays.

Mme Hamel a aussi insisté sur l’impact stratégique de ce gazoduc pour l’intégration énergétique africaine. « Ce projet incarne une dynamique panafricaine. Il connecte les réserves gazières du Nigéria aux marchés mondiaux tout en favorisant l’intégration économique entre le nord et le sud du Sahara.

De plus, il ouvre la voie à des opportunités dans les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert, en exploitant les infrastructures existantes ». L’engagement des trois pays envers ce projet constitue également un symbole de solidarité et de coopération régionale. « L’Algérie, le Nigéria et le Niger ont su saisir une opportunité historique pour transformer leurs ressources naturelles en leviers de développement et de prospérité. Le TSGP sera un vecteur de stabilité régionale en contribuant à réduire les tensions par la création d’emplois et le développement économique local ».

Malgré les nombreux avantages, Mme Hamel a reconnu les défis inhérents à ce projet ambitieux. « Nous devons surmonter plusieurs obstacles techniques, financiers et géopolitiques, mais grâce à la coopération étroite entre nos pays et l’engagement des entreprises partenaires, nous avançons à un rythme soutenu. La signature des accords récents en témoigne ». Elle a également souligné l’importance d’impliquer les communautés locales et de développer des formations techniques pour garantir l’exécution optimale du projet.

En conclusion, Mme Hamel a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à jouer un rôle moteur dans ce partenariat stratégique : « L’Algérie est prête, tant sur le plan technique qu’opérationnel, à faire avancer ce projet. Nos infrastructures, nos compétences et notre vision stratégique font de nous un partenaire fiable. Ensemble, avec le Nigéria et le Niger, nous réaliserons ce qui dépasse le cadre d’un simple projet énergétique ; un rêve africain »

Par Mourad A.

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