Les Algériens à l’épreuve de la rentrée sociale
Les vacances touchent à leur fin, et les algériens vont devoir encore une fois mettre la main à leurs poches. Faut dire aussi, que depuis quelques mois, ce ne sont que dépenses sur dépenses. Après le Ramadhan, ce fut au tour de l’Aïd El Adha, avec son lot de hadjadj, et les cadeaux qui vont avec. C’est durant l’été que se déroulent les mariages, les circoncisions, et en apothéose, les vacances d’été. Aout tire à sa fin et c’est l’heure du bilan avant la rentrée scolaire.
Après un été particulièrement chaud, au sens propre comme au figuré, caractérisé par une sécheresse prolongée, des températures caniculaires, des incendies ravageurs et une hausse vertigineuse des prix des légumineuses, les Algériens s’apprêtent, avec l’arrivée éminente du mois de septembre, à affronter une nouvelle double épreuve, celle de la rentrée scolaire et sociale. Mais avant d’accueillir Septembre, c’est l’heure du bilan.
L’euphorie des vacances passée, les Algériens se retrouvent les poches vides, avec cette peur au ventre d’affronter une rentre scolaire, qui s’annonce chaude, en matières de prix, cela s’entend. Pour les ménages c’est la rentrée scolaire qui occupe les esprits.
Pour beaucoup de ménages, leurs bourses est déjà laminée par les dépenses qu’a engendrée la saison estivale (Aïd El Kébir, baccalauréat, fêtes de mariage, vacances,) alors comment affronter alors les dépenses à venir?
Nos compatriotes, par fatalité, peuvent être ou alors pour mieux apprendre les jours à venir, s’adossent sur les mesures prises par les pouvoirs publics, pour alléger leurs quotidiens, afin de mieux dormir. Selon un cadre dans une entreprise étatique, le bilan est lourd à porter.
«Depuis le mois de Mai, ce ne sont que dépenses sur dépenses. Sans oublier de rembourser les dettes de l’Aadl. En sus de cela, nous sommes pressés comme des citrons par des spéculateurs qui augmentent les prix de produits essentiels, au gré de leur humeur. Peur on alors parler de bilan, alors que l ‘on sait à priori qu’il ne peut être que négatif» dit-il sans amertume.
D’autres moins chanceux, et qui ont passé l’été à la maison et sans climatiseur, disent qu’ils n’étaient pas obligé d’engager de folles dépenses, sans avoir les recettes qui y correspondent.
Pour d’autres, c’est un bilan mitigé. Pour cette secrétaire de Direction dans une société privée « J’ai eu les mêmes soucis que tout le monde, et je ne m’en suis sortie qu’en ne cédant pas à des envies superfétatoires, en gérant convenablement le budget mensuel que je me suis fixée. Si le prix de la courgette augmente, je n’en achète pas, ca ne me fera pas mourir de faim, et je ne vois aucune raison d’engraisser les spéculateurs. C’est une question de principe, et d’action citoyenne», dit elle avec fierté.
Pour Menouarn, agent de sécurité, il n’y a aucun bilan, «mon salaire est déjà maigre, et mon but est de nourrir les miens. En ce qui me concerne les jours ne changent pas», nous dit-il avec amertume certaine.
Pour des économistes, l’Algérien est surtout partagé entre l’envie de bien vivre, et les incertitudes de la vie. Si tous (ou du moins la majorité des algérien) une fois le bilan dressé, reste à affronter la rentre scolaire.
En effet, tous s’apprêtent à subir une nouvelle saignée avec la rentrée scolaire qui approche. Une saignée qui sera d’autant plus sévère que pour la rentrée des classes, les prix des fournitures scolaires ont déjà augmenté.
En guise de solution, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère du Commerce, a procédé à la mise en place d’un marché de proximité dans chacune des 58 wilayas du pays. Ces derniers ont pour mission de permettre au citoyen d’acquérir des fournitures scolaires à des prix accessibles.
Autre hantise des Algériens pour cette rentrée sociale 2023, l’augmentation des prix des certains produits de consommation. Avec un été particulièrement sec ponctué par des incendies dévastateurs, les récoltes des fruits et légumes de saison (tomates, piments, poivrons, pommes, poires, figues…) ont été fortement impactées. Et cela risque fort de se répercuter sur les prix de ces derniers. Vu la conjoncture économique et climatique mondiale, la tendance inflationniste ne peut donc que se poursuivre.
Par Reda Hadi