L’Italie s’engage à accueillir 4 000 travailleurs de Tunisie par an
La Tunisie est l’un des principaux points de transit pour les migrants clandestins locaux et originaires d’Afrique subsaharienne vers l’Europe. Entre janvier et septembre 2023, plus de 14 000 migrants tunisiens ont atteint les côtes européennes clandestinement, selon les données nationales.
La Tunisie et l’Italie ont signé, le 20 octobre dernier, un accord permettant la création de nouvelles voies de migration régulière entre les deux pays, à l’issue d’une rencontre de travail entre le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar (photo, à droite), et son homologue italien Antonio Tajani (photo, à gauche), à Tunis.
Selon le communiqué du ministère tunisien, cet accord vise à offrir chaque année, à 4 000 travailleurs tunisiens qualifiés, l’opportunité d’aller travailler en Italie sur une période de trois ans.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une approche globale des deux pays à « promouvoir la migration légale, à lutter contre la migration irrégulière et la traite des êtres humains tout en permettant aux jeunes Tunisiens d’accéder aux opportunités d’emploi en Italie », indique la note d’information.
Il y a quelques semaines, ce pays d’Afrique du Nord, l’un des principaux points de transit pour des migrants clandestins locaux et originaires d’Afrique subsaharienne vers l’Europe, avait refusé l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre d’un accord migratoire. Selon l’exécutif tunisien, cette aide allait à l’encontre de l’accord signé et de « l’esprit » qui a régné lors de la conférence de Rome sur la gestion des flux migratoires, tenue en juillet dernier. En effet, Tunis et Bruxelles avaient conclu un accord de près de 105 millions de dollars d’aide visant à lutter contre l’immigration irrégulière avec près de 42 millions dollars qui allaient être « alloués rapidement ».
Pour rappel, la Tunisie fait actuellement face à une situation socio-économique complexe marquée par des négociations avec le FMI, la flambée des prix et les désaccords avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Au premier trimestre 2023, le taux de chômage s’élevait à 16,1 % contre 15,2 % au dernier trimestre 2022, selon l’Institut national de la statistique.
Selon les données du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), depuis le début de l’année 2023, plus de 14 000 migrants tunisiens ont atteint les côtes européennes clandestinement.