Marché du blé: Légère hausse des prix en Europe
Les prix du blé européen ont légèrement augmenté lors de la dernière séance à la bourse « Euronext » à Paris, après avoir atteint leur plus bas niveau en deux semaines lors de la séance précédente. Cette hausse s’explique par la baisse des prévisions de récolte en Ukraine et un rapport évoquant une grève au port d’Odessa. Ce renchérissement est lié à des facteurs géopolitiques complexes, notamment les perturbations causées par le conflit en Ukraine et les tensions dans la région de la mer Noire. Le port stratégique d’Odessa, crucial pour les exportations de céréales ukrainiennes, a été gravement touché par des attaques, alimentant les craintes quant à la continuité des exportations de blé. Parallèlement, une baisse des prévisions de production en Europe, due à des conditions climatiques défavorables, accentue la pression sur les prix. Bien que la Russie tente de compenser avec des exportations à bas prix, cela n’a pas suffi à stabiliser le marché mondial.
L’Algérie, vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux, fait face à des enjeux importants. Malgré des initiatives visant à renforcer la production locale de blé dur, le pays reste largement dépendant des importations de blé tendre. Si les prix mondiaux continuent de grimper, cela pourrait entraîner une augmentation significative des dépenses publiques, notamment pour les subventions alimentaires, et aggraver le déficit commercial. Une hausse des prix des produits alimentaires locaux pourrait aussi affecter directement la population. Pour atténuer cette situation, l’Algérie a mis en place une stratégie ambitieuse visant l’autosuffisance en blé dur d’ici 2025. Cette initiative, soutenue par le gouvernement à travers des subventions en semences et en engrais, vise à cultiver 1,6 million d’hectares de blé dur. De nouvelles infrastructures de stockage sont également en cours de développement afin de garantir une gestion optimale des récoltes. Même si ces efforts ne couvrent pas immédiatement les besoins en blé tendre, ils représentent une avancée vers une plus grande indépendance alimentaire. Si l’Algérie réussit à atteindre ses objectifs d’autosuffisance en blé dur, maïs et orge, elle pourrait réduire sa dépendance aux marchés internationaux et être mieux préparée à affronter les crises alimentaires mondiales. Toutefois, à court terme, les hausses de prix risquent d’avoir un impact significatif sur l’économie et le pouvoir d’achat des citoyens.
Par M. A.