Nationalisation des mines: Un secteur pour l’avenir
La nationalisation des mines a été un fait aussi marquant que celle des hydrocarbures. Hier notre pays a célébré la nationalisation des mines dans un contexte particulier. Ce secteur, après un moment au creux de la vague, renait à la faveur d’un important programme de renaissance.
Les hésitations et les échecs passés, ont été remisés, et les pouvoirs publics ont eu à cœur de donner à ce secteur, la noblesse et l’importance qui lui choient.
Oubliés donc le recours à des compétences étrangères, aujourd’hui, l’Algérie compte sur elle-même et ses propres compétences, pour faire des mines dans les années à venir, un secteur apte à contribuer à hisser notre économie, hors énergies fossiles.
Pour mémoire, la nationalisation, annoncée par l’ancien chef de l’Etat, le défunt Houari Boumediene, concernait onze principales sociétés minières, totalement récupérées et placées sous la tutelle du Bureau algérien de recherches et d’exploitations minières (BAREM), qui venait d’être créé.
Il s’agissait notamment de la nationalisation des sociétés qui exploitaient, entres autres, les mines de fer et de cuivre d’Ouenza-Bou-Khadra (Tébessa), d’exploitation de fer d’El Halia (Meliana), de zinc et de plomb à Sidi Kamber (Constantine), de plomb et de zinc de l’Ouarsenis, de zinc à Ain Arko (Guelma), de celle d’Aïn-Barbar (Annaba) et des sociétés des mines et carrières de Rivet El Maden à Meftah (Blida), ainsi que les mines de Hammam n’Bails de l’Ouarsenis.
De nos jours l’économie mondiale a besoin de métaux, de minéraux et l’Algérie veut saisir cette opportunité pour créer de la richesse, créer de l’emploi, se développer et laisser à la génération future des projets substantiels, des projets de valeur.
Aussi le recouvrement de la souveraineté nationale sur ces richesses du sous-sol et des sociétés en exploitation constituait, ainsi, une étape décisive dans le processus du développement socio-économique du pays, engagé dans une vision dynamique.
Disposant d’importantes ressources minérales, l’Algérie compte réaliser des projets industriels ambitieux. Or, zinc, cuivre, fer, phosphate figurent parmi les minerais concernés par la reprise de l’activité ou encore la programmation de nouveaux projets d’exploration et d’exploitation. De meme que notre pays s’engage à intensifier son exploration de terres rares, très demandées sur le marché international.
Un plan d’action tracé pour redynamiser le secteur
La sous-exploitation des ressources minières a conduit les hautes autorités du pays, sous les orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à placer le secteur des mines parmi les domaines prioritaires et au cœur de la stratégie de diversification de l’économie nationale.
A cet effet, un plan d’action sur la période 2020-2024 a été mis en place visant à redynamiser le secteur et lui permettre une meilleure contribution à la croissance de l’économie nationale.
Ce programme concerne la recherche des métaux de base, du cuivre, du fer, de la baryte, du soufre natif, du charbon, des sels potassiques, de l’or et métaux associés, ainsi que les terres rares.
Parmi les priorités fixées, il est question de la révision du cadre législatif, du développement et de la modernisation de la cartographie minière, la concrétisation des grands projets industriels structurants, ainsi que le développement du capital humain.
Projets stratégiques
La demande mondiale en fer et en acier est en effet en forte hausse. Souhaitant diversifier l’économie algérienne, les pouvoirs publics ont saisi cette aubaine pour explorer et exploiter les ressources minières. Parmi les programmes structurants de 2022, le mégaprojet stratégique de Ghar-Djebilet, à 170 kilomètres de la ville de Tindouf, dont les réserves en minerai de fer sont estimées à plus de 3 milliards de tonnes.
Les objectifs sont similaires pour la production de zinc et de plomb. Selon le ministère de tutelle, le gisement d’Oued Amizour, dans la wilaya de Bejaïa, est stratégique pour le pays. Constituée autour d’un partenariat algéro-australien, la Western Mediterranean Zinc SPA dispose d’un potentiel exploitable annuel de 34 millions de tonnes dont 170 000 tonnes de zinc.
Le Projet du phosphate intégré (PPI), quant à lui, doit permettre à l’Algérie d’être l’un des principaux pays exportateurs d’engrais et de fertilisants, avec une production annuelle prévisionnelle de plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés.
Partenariats pour l’exploitation des mines
Selon le ministère de l’Industrie, d’autres projets miniers stratégiques entreront en phase d’exploitation en 2023. Des programmes qui permettront de créer de nouvelles sociétés publiques et privées et d’établir des accords de partenariat avec des entreprises étrangères dont l’objectif sera l’exploitation et le développement des gisements miniers en Algérie. La société Tosyali Algérie, née d’un partenariat algéro-turc, est devenue l’un des leaders de la sidérurgie nationale, contribuant au développement des exportations en acier long. L’entreprise envisage de s’investir dans la production de l’acier plat et de diversifier ses investissements dans la production minière.
En somme l’Algérie mise sur le développement du secteur des mines à l’effet d’accélérer la diversification de son économie, fondée essentiellement sur l’industrie pétrolière et gazièree
Et en cela, le lancement du plan d’action 2020-2024 permettra au secteur des mines, dont la contribution reste modeste en dépit des grandes potentialités, de contribuer davantage au développement de l’économie nationale et à la création des postes d’emploi, notamment dans les zones enclavées, tout en tenant compte des aspects de protection de l’environnement.
Le plan d’action, prévoit la réunion de toutes les conditions garantissant l’attractivité du secteur et l’encouragement de l’investissement à travers la révision du cadre législatif et organisationnel régissant l’exploitation minière et la communication des informations précises aux investisseurs sur les cartes géologiques ainsi que l’inventaire des minéraux, afin de favoriser la prospection minière.
Il s’agit en outre de l’intensification des efforts de la recherche minière à travers la participation active des investisseurs privés, nationaux et étrangers, la promotion des petites et moyennes entreprises minières et le développement de grands projets industriels visant la valorisation des ressources minières locales importantes tels les projets de phosphate et la valorisation du gisement de fer de Gara Djebilet en vue d’assurer l’approvisionnement et le développement de l’industrie métallurgique nationale.
Par Réda Hadi