Nouvelle impulsion pour les infrastructures portuaires
Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé ce lundi, les travaux de la 187e session du Conseil des participations de l’État, conformément aux directives du Président de la République.
Cette réunion a été consacrée à l’achèvement des procédures légales relatives à la régularisation finale des dossiers des biens immobiliers et mobiliers saisis. Ces biens ont été saisis en vertu de décisions judiciaires définitives dans le cadre de la lutte contre la corruption et leur transfert de propriété à des institutions publiques économiques, moyennant contrepartie. Le Conseil a approuvé le projet de création du « Groupe des Travaux Maritimes (GTM) », considéré comme un outil efficace pour la mise en œuvre des investissements envisagés dans le domaine du développement des infrastructures maritimes. Cela devrait accompagner la dynamique de l’économie nationale, en particulier dans le secteur de la promotion des exportations hors hydrocarbures.
Ainsi donc, l’Etat est décidé à dynamiser le développement des infrastructures portuaires du pays, à travers la création d’outils nécessaires pour une gestion optimale des investissements destinés à ce secteur stratégique.
Dans cette optique, le conseil des participations de l’Etat a approuvé le projet de création du groupe des travaux maritimes (GTM), destiné à mettre en œuvre les investissements prévus dans le développement des infrastructures maritimes, rapporte un communiqué des services du premier ministre.
Cette décision, est «une concrétisation de la vision stratégique du président, visant à renforcer les capacités nationales en matière de réalisation et d’ingénierie dans divers domaines», soulignent les services du premier ministre, affirmant que ce groupe constituera «un outil efficace pour la mise en œuvre des investissements prévus dans le développement des infrastructures maritimes, contribuant ainsi à soutenir l’élan économique national, notamment en ce qui concerne la promotion des exportations hors hydrocarbures».
La décision de création de ce groupe a été instruite, faut-il le rappeler, par le chef de l’Etat lors du conseil des ministres tenu le 15 juillet dernier, au cours duquel il avait donné des instructions au ministre des travaux publics, en coordination avec le premier ministre, de créer une société algérienne de grands travaux maritimes, spécialisée dans l’aménagement des ports, pour l’extension du port de Djen Djen, à Jijel, pour qu’il joue un rôle pivot en Méditerranée, et d’accélérer l’extension du port de Annaba et son raccordement à la voie ferrée, pour le transport et la commercialisation du phosphate intégré de Bled El-Hadba, de Tébessa vers Annaba.
Vers une meilleure dynamique pour le secteur maritime
Les projets d’infrastructures portuaires en cours de réalisation, et qui se positionnent comme des leviers essentiels pour dynamiser l’économie nationale et renforcer les échanges commerciaux, visent à positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché africain, en tirant parti des opportunités offertes par la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le développement des infrastructures portuaires, combiné à la création d’une société de grands travaux maritimes, est destiné à renforcer la position stratégique de l’Algérie dans la région.
Parmi ces projets, les extensions du port de Djen Djen (Jijel), qui se distingue par ses gigantesques terminaux spécialisés, notamment minéraliers, bitumiers, céréaliers et à conteneurs. Grâce à ses superstructures et à son équipement de manutention avancé, incluant de gigantesques grues portuaires, le port est capable de gérer un large éventail de marchandises, allant des matières premières aux véhicules importés.
En 2023, le volume des échanges au port a atteint 90,2 millions de tonnes, avec une projection d’atteindre 12 millions de tonnes annuellement une fois les travaux du terminal à conteneurs achevés en 2025. Ce dernier permettra d’accueillir des navires transportant jusqu’à 18.000 conteneurs, réduisant ainsi les coûts de transport et le délai de transit des marchandises destinées aux marchés africains de près de 20 jours.
Autre projet portuaire d’envergure, l’extension du port de Annaba qui représente un autre volet crucial des ambitions portuaires algériennes, qui comprend la construction d’un nouveau terminal minéralier de 1600 m de long avec un tirant d’eau de 16 m. Ce projet, mené par un consortium algéro-chinois incluant China Harbour Engineering Company (CHEC), Cosider-TP et Méditerranéenne des travaux maritimes (Meditram), vise à augmenter les capacités d’accueil du port et à recevoir des navires de gros tonnage.
L’extension du port de Annaba permettra d’accroître les volumes de phosphate et de produits phosphatés manutentionnés, avec l’objectif de faire de l’Algérie un acteur majeur sur le marché des engrais et des fertilisants. Une fois achevé, ce projet évalué à 89 milliards de dinars algériens (environ 662 millions USD) devrait porter les capacités d’exportation de phosphate à plus de 6 millions de tonnes par an.
L’ensemble de ces projets d’infrastructures portuaires représentent des moteurs capitaux pour le développement économique du pays qui, une fois achevés, permettront à l’Algérie de s’affirmer comme un hub stratégique pour le commerce transcontinental et de conquérir des parts de marché significatives en Afrique.
Par Réda Hadi