Ouverture de la 22e édition SIPSA-FILAHA: Cap sur la coopération Sud-Sud
Le coup d’envoi officiel de la 22e édition du Salon international de l’agriculture de l’élevage et de l’Agro-industrie «SIPSA-FILAHA» a été donné, lundi à Alger, avec la participation de 700 exposants nationaux et étrangers de 39 pays.
Ce rendez-vous sera une occasion pour mettre en avant les avancées enregistrées dans le domaine agricole national et également des efforts de l’Algérie pour la promotion des échanges intra africains. Un aspect que les pouvoirs publics accordent une grande importance ces quatre dernières années. D’ailleurs, pas moins de dix pays africains sont invités à prendre part aux débats sur la question alimentaire lors de ce Salon et mettre en place les mécanismes adéquats pour la création d’un véritable marché intra africain notamment pour les matières premières, en jetant les jalons d’une véritable coopération Sud-Sud.
Dans son allocution à l’ouverture de «Sipsa- Filiha», le Vice-président du Cercle de réflexion GRIFI Filiha Innove, Zitouni Brahim, a indiqué que «la mission principale «Sipsa afrika Food export » n’est pas de promouvoir uniquement les exportations agricoles algériennes en Afrique, en réalité notre ambition est la réalisation d’un commerce Sud-Sud de l’ensemble des pays de la sous régions de tel façon à ce que nous créons un petit marché et de la prospérité».
Selon l’intervenant, l’ambition des pays africains n’est pas d’échanger des crises entre nos frontières mais «nous cherchons à échanger des matières premières agricoles et nous cherchons à échanger de la prospérité, de la sécurité, de la stabilité et du commerce. C’est l’objectif fondamental de ‘’Sipsa africain food africain’’. C’est pour cette raison que c’est un salon itinérant dans tous notre sous-région d’Afrique de l’ouest, des pays du Sahel et du Maghreb».
Et d’ajouter : « Notre ambition est d’initié une première poussée vers un commerce Sud-Sud. Il est anormal que nos amis mauritaniens exportent du poisson vers l’Espagne et que nos en tant que Algériens on l’importe par la suite de ce dernier. Il serait plus logique que nos amis Mauritaniens l’exportent directement vers l’Algérie». Même chose avec le Sénégal qui est un gros producteur et exportateurs d’argiles, une matière essentielle pour la production de l’huile. Il est préférable de l’importer de ce pays d’aller chercher ailleurs, indique-t-il. Selon l’intervenant, « il nous faut remettre à plat l’ensemble des avantages comparatifs pour au moins échanger entre nous. C’est l’objectif du salon Sipas afrika food export». Ceci n’est pas un signe de fermeture, affirme-t-il, mais nous cherchons à créer un pôle et de nous identifier en tant que marché africain ayant pour cœur la construction d’une sécurité alimentaire sur notre continent». Zitouni a indiqué également que la question alimentaire est une question fondamentale qui interpelle tous et « nous devrions y réfléchir ensemble. C’est pour cette raison que nous organisons la conférence africaine sur le débat alimentaire». Des efforts sont consentis par l’Algérie pour promouvoir les échanges intra-africains.
A cette occasion, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensaâd, a mis en avant la contribution de l’Algérie et ses efforts inlassables dans la promotion de l’économie africaine, notamment en termes de sécurité alimentaire, et ce, à travers le renforcement de la culture saharienne et le développement de l’investissement dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Il a indiqué dans son allocution à l’inauguration de ce Salon « l’Algérie poursuit ses efforts pour le développement et le renforcement des échanges intra africains. Des infrastructures importantes ont été réalisées, en citant le transsaharien reliant au moins 6 pays, l’ouverture d’un passage frontalier avec la Mauritanie, un deuxième avec la Libye. Ceci témoigne sur la volonté de notre pays pour la redynamisation du commerce et échanges avec les pays de notre continent », souligne-t-il, en notant également l’ouverture de centres vétérinaires et complexe d’abatages modernes aux niveaux des régions frontalières, et ce, dans le cadre de la relance du commerce via le «Troc».
Pour sa part, la Commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable de l’Union Africaine (UA), Mme Josefa Sacko, a estimé lundi à Alger, que l’Algérie dispose d’un secteur agricole résilient, lui permettant de favoriser les échanges commerciaux intra-africains dans ce segment. Intervenant à l’ouverture de la 22e édition du « SIPSA-FILAHA », Mme Sacko a affirmé que «L’Algérie dispose d’un secteur agricole résilient qui peut favoriser le renforcement des échanges commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)».
Rappelant que la résilience du secteur agricole algérien a été démontrée pendant la pandémie du COVID-19, permettant au pays d’éviter des perturbations majeures de la chaîne d’approvisionnement agricole, l’agronome angolaise a expliqué que «la ZLECAF peut servir de passerelle efficace à l’Algérie pour commercialiser ses produits agricoles sur le marché intégré de l’Afrique et renforcer ses relations commerciales dans une zone qui compte 1,4 milliard d’habitants ».
Mme Sacko a également évoqué la stratégie de l’Algérie pour diversifier son économie et développer certains sous-secteurs, soulignant que cette démarche «offre un fort potentiel au pays pour renforcer son commerce avec l’Afrique».
Mettant en avant les efforts déployés par l’Algérie pour favoriser les échanges commerciaux intra-africains, notamment dans le volet logistique et transport, la diplomate a expliqué que les parcs agro-Industriels africains communs (CAAPs) que l’Union Africaine oeuvre à lancer peuvent constituer «une autre voie à l’Algérie pour établir des corridors alimentaires basés sur des chaînes de valeurs régionales compétitives dans le cadre de la ZLECAF».
Par Zahir R
