19/05/2024
ACTUALITEANALYSE

Plaidant pour un nouvel ordre économique mondial: L’Algérie doit affirmer son leadership régional

Les questions géopolitiques dominent l’actualité nationale et internationale. Or les conflits qui sont apparus récemment peuvent nous mener à un cercle inflationniste et récessionniste  à cause notamment des conflits au Moyens- Orient et proche Orient. Si l’Algérie s’en trouve plus ou moins impactée, les effets s’en sont trouvés amoindris, de par la politique volontariste et innovante qu’elle a mis en place.

Pour le professeur Nazim Sini, enseignant agrégé en économie, spécialiste des questions internationales considère, reçu chez nos confrères de la radio nationale, l’Algérie devra réaffirmer davantage son rôle de leadership en Afrique et hisser les pays qui partagent avec elle les visions du multilatéralisme et de la prospérité économique inclusive qui implique la jeunesse.

Pr Sini a estimé que le monde assiste à la naissance de certaines puissances qui sont, juge-t-il, des rouleaux compresseurs économiques, technologiques et démographiques, comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Il y a aussi l’Afrique du Sud. En Afrique du Nord, l’Algérie est entrain de réaffirmer son ancrage régional avec les partenariats qu’elle tisse avec la Tunisie et la Libye pour recréer un bloc communautaire, ouvert à d’autres pays.

L’Algérie, estime-t-il, a deux espaces de progression naturelle, d’abord le bassin méditerranéen et le continent Africain. Et c’est pour cela que l’Algérie doit confirmer son leadership, en ce sens qu’elle doit et peut avoir un rôle de stabilité régionale et de hisser avec elle l’ensemble des pays qui partage sa vision du multilatéralisme, sa vision de la prospérité économique.  

D’ailleurs précise-t-il, l’alliance nouée avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, est un pas important vers cet équilibre, car pour ce spécialiste, l’Algérie s’inscrit délibérément dans un nouvel ordre mondial naissant et pense que la jeunesse est un élément clé de toute politique de développement. Celle-ci sera le futur vivier de votants, la future génération de cadres et chefs d’entreprises. Or toute politique de développement devra être pensée en conséquence.  S’agissant de la nouvelle alliance de notre pays avec ses voisins, pour l’invité de la radio, elle est un gage de stabilité régionale. «Il faut penser à la jeunesse qui sera la future voix votante, la future cadre et chefs d’entreprises et penser les  projets de développement en fonction. L’Algérie doit continuer à affirmer son attachement au continent africain et à l’Afrique du nord (alliance avec la Lybie, Mauritanie, Tunisie et pourquoi pas l’Egypte)», souligne-t-il. Pour lui, il va falloir renforcer ces zones car elles représentent une stabilité régionale et peut être penser à créer d’autres espaces économiques. Ces pays alliés représentent une alliance stratégique, et un marché important pour nos entreprises en matière d’export et permet de diffuser la vision politique économique et diplomatique de l’Algérie.

Dans un temps plus long, étant donné que cette alliance partage la même dénomination de sa monnaie, penser à l’adosser à un « Gold dinar », ce qui renforcerait les échanges commerciaux de biens et de marchandises et de services. Ce sera une monnaie unique qui permettrait de libérer les échanges et confirmer la stabilité monétaire.

D’avoir une monnaie unique pour libeller nos échanges et d’avoir une stabilité monétaire, permettrait à l’Algérie et la Lybie, grands producteurs de gaz et de pétrole, de vendre leurs énergies avec cette monnaie unique.

L’Algérie a un taux d’endettement quasi nul, ce qui lui permet d’avoir les coudées franches pour entreprendre sa politique volontariste d’un monde basé sur l’équilibre et les échanges gagnant/gagnants, indique-t-il. Et de réaffirmer que les pouvoirs publics sont aux cotés des entreprises, pour peu que celles-ci (les entreprises) n’aient pas peur de l’international, et qu’elles soient plus entreprenantes, et moins timorées, donnant l’exemple du transport maritime qui a été divisé par deux, juste pour leur permettre d’exporter. Dans ce contexte, celui-ci estime que le discours politique et économique va dans le bon sens, puisqu’on n’oppose plus le Privé au Public.

Le PPP (Partenariats public/privé) est une alternative au développement économique, et M Sini exhorte nos entreprises à être offensive. Des marchés s’ouvrent à elles. Pour cet expert, il nous faut aller vers les pays fortement technologiques pour sceller des partenariats. Pour lui, le continent Africain à l’orée 2050, sera l’Asie des années 2000.

Par Réda Hadi

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