19/07/2025
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Production gazière en Algérie: Cap sur 200 milliards de m³ d’ici 2028

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L’Algérie poursuit avec détermination sa stratégie de relance énergétique, en plaçant le gaz naturel au cœur de ses priorités. À travers l’Algeria Bid Round 2024, le pays confirme sa volonté d’accroître significativement sa production pour atteindre un volume ambitieux de 200 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2028, contre environ 140 milliards actuellement. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de transition énergétique mondiale, où le gaz est perçu comme un vecteur clé vers un avenir plus durable.

Organisé par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), ce dernier appel d’offres a permis l’attribution de cinq blocs d’exploration sur les six proposés, avec sept offres déposées. Un taux de satisfaction élevé selon Mourad Beledjhem, président de l’agence : « Obtenir cinq permis sur six, c’est un résultat très encourageant. Cela reflète un regain d’intérêt pour le domaine minier algérien, notamment pour les actifs gaziers ». Fait notable, les cinq blocs attribués sont tous des sites à fort potentiel gazier. Les premières estimations évoquent une production possible de 20 milliards de mètres cubes par an sur un plateau de trois à cinq ans. Ce chiffre alimente les espoirs de concrétisation de l’objectif fixé pour 2028, accompagné d’un autre objectif majeur : doubler les exportations, passant de 50 à 100 milliards de m³.« Les perspectives sont prometteuses. Les entreprises sélectionnées ont proposé de remettre un plan de développement dans un délai de 3 à 4 ans. Une fois approuvé, le travail sur le terrain commencera », a précisé M. Beledjhem sur les ondes de la « Chaîne III » de la radio nationale.

Seule ombre au tableau : le bloc de Grand Zaid, pour lequel aucune offre n’a été reçue, malgré l’intérêt initial de 27 compagnies. Une situation qui pousse les autorités à revoir les paramètres économiques de l’offre, jugés trop peu attractifs. Deux scénarios sont désormais à l’étude : le réintégrer dans le bid round 2025 ou l’ouvrir à des négociations directes.« Il ne s’agit pas d’un bloc en sommeil. Il est déjà en production par Sonatrach. Nous avons simplement proposé une nouvelle phase d’exploration et de récupération dans ce périmètre. Nous allons analyser les raisons du désintérêt et ajuster notre approche », a expliqué le président d’ALNAFT.

Le discours de M. Beledjhem ne laisse aucune place au doute : le partenariat international est devenu une obligation stratégique. Qu’il s’agisse de partage des risques, de financement ou de transfert de technologie, l’implication de compagnies étrangères est aujourd’hui perçue comme le seul moyen de relever les défis d’une exploration plus poussée et plus efficace.« Autrefois, le partenariat était un choix. Aujourd’hui, c’est une nécessité. Notre entreprise nationale n’a pas des ressources illimitées. Grâce aux contrats de partage de production, Sonatrach peut multiplier ses forages tout en réduisant sa part de risque. C’est un levier essentiel pour intensifier l’exploration », a-t-il insisté.

L’offshore à l’horizon 2026

Dans une volonté de donner plus de visibilité aux investisseurs, ALNAFT s’est engagée à lancer un appel d’offres chaque année sur une période de cinq ans. Le bid round 2025 est déjà en cours de préparation avec 11 périmètres déjà prêts, dont 6 devraient être sélectionnés. Le lancement est prévu pour le quatrième trimestre 2025.Cette démarche vise aussi à intégrer les retours d’expérience du round 2024, notamment les retards ou lacunes identifiées, afin d’optimiser les futures campagnes.

Au-delà de l’onshore, l’Algérie jette les bases d’un développement offshore. Des travaux de prospection ont été relancés avec ENI et TotalEnergies sur la côte de Béjaïa. Les résultats sont attendus en août 2025. Une étude de MetchLine menée avec SLB a par ailleurs permis une amélioration significative de l’imagerie sismique, ouvrant la voie à de nouveaux espoirs.Un appel d’offres offshore pourrait être lancé dès fin 2026. « Les résultats préliminaires sont très encourageants. Nous avons aussi entamé une collaboration avec Chevron. Si tout se confirme, nous aurons des blocs offshore à proposer au bid round de 2026 », a affirmé M. Beledjhem.

Enfin, le président d’ALNAFT insiste sur les avantages comparatifs de l’Algérie : stabilité géologique, potentiel sous-exploité, proximité avec les marchés européens, et surtout une loi sur les hydrocarbures jugée très attractive par les grandes compagnies. « Nous avons les « good rocks », la bonne roche. La géologie algérienne est prouvée, et nous avons désormais un cadre légal souple et compétitif », a-t-il résumé.

Par Mourad A.

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