Situation de l’économie nationale entre 2021 à 2023: Redressement de la demande et la reprise des investissements
L’économie algérienne a connu, entre 2021 et 2023, une évolution notable portée par le redressement de la demande intérieure, la progression des exportations d’hydrocarbures, ainsi qu’un net regain d’activité dans les secteurs productifs. Les données publiées par l’Office national des statistiques (ONS) révèlent une dynamique positive du produit intérieur brut (PIB) et des investissements, contrastée par certaines vulnérabilités structurelles.
Le PIB aux prix courants est passé de 21 723,2 milliards de dinars en 2021 à 25 314,9 milliards en 2022, puis à 29 742,7 milliards en 2023. Cette progression reflète un rythme soutenu de croissance nominale de l’économie, marqué notamment par une hausse significative des revenus d’exportation et une augmentation des dépenses de consommation. En 2023, la demande intérieure, principal moteur de la croissance, a atteint 28 034,4 milliards de dinars, représentant 94,3 % du PIB. La consommation finale nationale y occupe une place prépondérante (24 327,6 milliards de dinars), tirée principalement par la consommation des ménages (plus de 18 000 milliards de dinars en 2023). La formation brute de capital fixe (FBCF), indicateur clé de l’investissement, a progressé régulièrement, atteignant 5 764,6 milliards de dinars en 2023 contre 4 736,9 milliards en 2021.
Concernant le commerce extérieur, les chiffres de l’ONS indiquent que les exportations ont connu une nette amélioration, passant de 6 956,4 milliards de dinars en 2021 à 10 096,7 milliards en 2023. Cette hausse est essentiellement attribuée au rebond des prix des hydrocarbures et à une meilleure performance du secteur énergétique. Toutefois, la structure des exportations demeure fortement concentrée, avec une prédominance des produits pétroliers et gaziers.
Les importations, pour leur part, se sont établies à 8 388,4 milliards de dinars en 2023, après une légère baisse enregistrée en 2022. Malgré un excédent commercial apparent en 2022, la dépendance vis-à-vis des importations de biens de consommation et d’équipements reste un défi pour l’économie.
Investissement et production nationale
La part de la FBCF dans le PIB est restée stable autour de 19 %, ce qui témoigne d’une volonté de redynamiser le tissu productif national. Des efforts notables ont été observés dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.
La valeur ajoutée brute du secteur industriel a connu une croissance continue, atteignant 2 922,7 milliards de dinars en 2023 contre 2 387,3 milliards en 2021, confirmant une tendance à la reprise industrielle. Le secteur agricole a également contribué à la richesse nationale avec une valeur ajoutée dépassant 3 000 milliards de dinars annuellement.
Les données révèlent également une évolution des prix à la consommation, impactant directement le pouvoir d’achat des ménages. Bien que la croissance en valeur soit soutenue, des pressions inflationnistes ont accompagné l’expansion de la demande, notamment en 2022 et 2023.
La période 2021-2023 a été marquée par un redressement significatif de l’économie nationale, soutenu par la reprise post-Covid, la hausse des exportations d’hydrocarbures et un renforcement progressif de l’investissement intérieur. Toutefois, des défis persistent, notamment en matière de diversification économique, de maitrise des importations et d’amélioration du pouvoir d’achat. Le rôle croissant de l’investissement public et des réformes structurelles sera déterminant pour consolider cette dynamique dans les années à venir.
Synthèse R E.