08/12/2024
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Soutien aux start-up, innovation, investissement privé: La stratégie du gouvernement détaillée

Le cœur des réformes économiques en Algérie réside dans la transformation de l’écosystème entrepreneurial, avec un accent particulier sur le soutien aux start-up, l’innovation et l’investissement privé.

Ces réformes ont pour objectif de diversifier l’économie du pays, de réduire la dépendance aux secteurs traditionnels et de favoriser la création d’entreprises viables et compétitives. Plusieurs initiatives stratégiques ont été lancées pour soutenir cette dynamique, a indiqué Yacine El-Mahdi Oualid, Ministre de l’Économie de la Connaissance et des Start-up.

Le fonds d’investissement dédié aux start-up, le Algeria Startup Fund (ASF), incarne cette volonté de transformation économique. Lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Yacine Oualid a déclaré : « Nous avons doublé le capital de l’ASF, le portant à 2,4 milliards de dinars, pour soutenir des investissements allant de 5 à 20 millions de dinars par projet, avec la possibilité d’aller jusqu’à 150 millions pour les fonds de wilaya. »Le ministre a ajouté que ces financements sont accompagnés d’avantages fiscaux visant à encourager l’investissement privé. Il a souligné que « le retour sur investissement des start-up soutenues par l’ASF atteint 22 %, et certaines visent l’internationalisation. » En 2023, l’exportation de services, notamment dans le secteur numérique, a atteint près de 4 milliards de dollars, marquant une forte croissance par rapport à 2019. »Ces résultats témoignent de la compétitivité croissante des entreprises algériennes », a conclu Yacine Oualid, mettant en lumière l’impact des réformes sur l’économie du pays.

Le ministre a également souligné qu’un processus de sélection des projets a été renforcé pour garantir une utilisation efficace des fonds alloués et assurer la durabilité des entreprises créées. Il a précisé : « Nous avons mis en place un système de notation appelé ‘Nesda Rating’, qui repose sur 27 ans de données historiques pour évaluer les risques des projets. Ce système prend en compte des critères comme le secteur d’activité, le montant de l’investissement et le profil des porteurs de projets. »Le ministre a ajouté que, avant tout financement, « les porteurs de projets doivent désormais suivre une formation obligatoire de trois semaines. » Cette formation, a-t-il expliqué, couvre des aspects essentiels de la gestion d’entreprise, tels que la fiscalité, le marketing et la gestion des ressources humaines, pour préparer les entrepreneurs à la gestion efficace de leurs entreprises.

Le ministre a précisé que « l’un des enjeux majeurs des réformes actuelles est de favoriser l’engagement du secteur privé dans l’économie ». Il a ajouté que des avantages fiscaux ont été mis en place pour encourager l’investissement dans les start-up, notamment des réductions d’impôts sur les bénéfices des sociétés et des abattements sur l’impôt sur le revenu des particuliers investissant dans ce secteur.Le ministre a également souligné : « Nous avons instauré un cadre juridique pour le financement participatif (crowdfunding), afin d’élargir la base des investisseurs privés et rendre le financement des projets plus accessible. »Il a insisté sur la nécessité de transformer la culture d’investissement en Algérie, longtemps centrée sur des secteurs traditionnels comme l’immobilier ou l’énergie : « Notre objectif est de faire comprendre aux investisseurs que les start-up ne sont pas un acte de mécénat, mais une véritable opportunité de rentabilité, avec des retours sur investissement potentiellement très élevés. »Les réformes cherchent ainsi à encourager une approche plus dynamique et plus risquée, mais aussi plus porteuse de croissance à long terme. Le ministre a conclu : « L’engagement du secteur privé reste crucial pour la réussite de ces initiatives, car il doit jouer un rôle clé dans le financement des projets. »

Plus de 19 000 jeunes auto-entrepreneurs enregistrés

Yacine Oualid n’a pas manqué de souligner l’importance du statut d’auto-entrepreneur, précisant : « Ce statut a déjà permis à plus de 19 000 jeunes de s’enregistrer, avec un objectif de 20 000 inscriptions dans un avenir proche. » Il a ajouté que ce statut offre de nombreux avantages, notamment une couverture sociale à 97 % des auto-entrepreneurs, soulignant qu’il s’agit d’un « progrès notable en matière d’inclusion sociale. »Le ministre a également expliqué que le statut est soutenu par une « plateforme entièrement dématérialisée », ce qui simplifie les démarches administratives pour les bénéficiaires. Il a détaillé les avantages fiscaux, précisant : « Les auto-entrepreneurs bénéficient d’un impôt forfaitaire de 0,25 % et d’une cotisation à la sécurité sociale de 24 000 DA. »

Le ministre a souligné l’importance de renforcer l’investissement dans la recherche et développement (R&D), un secteur encore sous-développé en Algérie. « Actuellement, les dépenses en R&D représentent moins de 1 % du PIB, bien en deçà des standards internationaux », a-t-il déclaré, en rappelant que dans les pays de l’OCDE, la moyenne dépasse les 3 %. Pour encourager cette dynamique, il a précisé qu’un crédit d’impôt pour les entreprises investissant en R&D sera mis en place dès 2025. Le ministre a également annoncé la création de partenariats industriels entre chercheurs et entreprises, visant à « favoriser l’innovation et la création de nouvelles technologies. »

Enfin, Yacine El-Mahdi Oualid a souligné que les réformes économiques mises en place par le gouvernement visent à dynamiser l’économie en diversifiant ses sources de croissance. « Le soutien aux start-up, l’amélioration de l’investissement privé et l’accent mis sur l’innovation sont au cœur de cette transformation », a-t-il affirmé. Selon lui, les résultats de ces réformes sont déjà visibles, avec des retours sur investissement encourageants et une compétitivité croissante des entreprises algériennes, notamment dans les secteurs numériques et les exportations de services. Il a ajouté que ces initiatives, soutenues par des mesures fiscales attractives et des réformes structurelles, permettront de renforcer l’écosystème entrepreneurial et de stimuler la croissance économique durable en Algérie.

Par Mourad A.

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