26/03/2025
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Transition énergétique en Algérie: Une quête vers l’autosuffisance

La transition énergétique est désormais au cœur des préoccupations en Algérie, un sujet qui soulève des débats sur plusieurs plans : politique, économique et social. Ce processus attire une attention croissante de la part des chercheurs, des décideurs politiques et des professionnels du secteur, à tel point qu’il est désormais abordé parallèlement à d’autres enjeux stratégiques tels que la sécurité alimentaire, l’économie et le développement, a indiqué le Dr. Merahi Reda, chercheur et expert en énergie, dans sa contribution à la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».

Si beaucoup perçoivent la transition énergétique comme une simple évolution des méthodes de production d’électricité, passant des énergies fossiles polluantes aux énergies durables, cette vision est réductrice. Selon l’expert, la transition énergétique en Algérie va bien au-delà de la simple production d’électricité et englobe plusieurs secteurs essentiels, touchant à des préoccupations qui dépassent les seuls enjeux énergétiques. Ces dernières années, l’Algérie a réalisé des investissements importants dans la modernisation de ses infrastructures énergétiques, dans le but de soutenir un développement national fondé sur un secteur énergétique performant et durable. En effet, le secteur de l’électricité joue un rôle stratégique majeur pour l’économie, impactant directement des domaines essentiels tels que l’industrie, la santé, l’agriculture et le transport.

Sous la direction du groupe Sonelgaz, qui regroupe un large réseau de filiales et de partenaires, le secteur énergétique algérien a enregistré des progrès significatifs en 2024. Le taux de raccordement à l’électricité atteint désormais 99%, ce qui témoigne de la couverture presque totale de la population par le réseau de distribution. En outre, l’Algérie a développé un réseau de transport électrique s’étendant sur 33 775 kilomètres, un exploit remarquable au regard des défis géographiques du pays, incluant montagnes, plateaux et déserts. Avec une capacité installée de 25,18 GW, le pays dispose d’un surplus de 5,6 GW par rapport à la demande de pointe, qui a atteint 19,54 GW durant l’été 2024. Ce surplus est crucial pour répondre à la croissance continue de la demande en électricité, alimentée par l’expansion démographique et économique du pays.

Parmi les priorités du gouvernement, le développement des énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, occupe une place de choix. Sonelgaz prévoit de générer 15 000 MW supplémentaires à partir de sources renouvelables d’ici 2035, et un premier pas a déjà été franchi avec l’installation de 3 000 MW via des centrales solaires. Si ce projet se concrétise, l’Algérie se positionnera comme un leader en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables. Cependant, plusieurs défis demeurent, notamment la nécessité de mettre en place un réseau électrique totalement intégré à l’échelle nationale. Le projet d’interconnexion entre le réseau national et le sud du pays, ainsi que la construction de lignes à haute capacité, est essentiel pour améliorer la couverture des zones isolées et soutenir leur développement. En outre, un projet ambitieux vise à créer une ligne électrique reliant l’Algérie à l’Europe, renforçant ainsi les échanges électriques entre l’Algérie et l’Italie, mais aussi avec le reste de l’Europe.

Des partenariats stratégiques pour renforcer l’indépendance énergétique nationale

Afin de réaliser ses objectifs en matière de transition énergétique, l’Algérie a noué plusieurs partenariats stratégiques avec des entreprises internationales de renom. L’une des collaborations les plus marquantes est celle avec General Electric, dont l’usine en Algérie produit des turbines à gaz et d’autres équipements essentiels pour le secteur énergétique. Ces initiatives permettent non seulement d’atteindre l’autosuffisance en matière d’équipements énergétiques, mais également de promouvoir le développement de l’industrie locale. D’autres partenariats, notamment avec des entreprises coréennes et indiennes, viennent compléter cet effort en renforçant les capacités de production nationale, notamment dans la fabrication de transformateurs électriques et d’isolateurs pour les lignes à haute tension.

L’autosuffisance énergétique, particulièrement en ce qui concerne la production locale d’équipements, présente de nombreux avantages. Elle réduit la dépendance aux importations, préserve les devises nationales et permet de stimuler l’industrie locale tout en créant des emplois.

De plus, cette indépendance énergétique est un atout majeur pour l’Algérie, qui aspire à devenir un modèle en Afrique en matière de transition énergétique. Grâce à ses partenariats stratégiques et à ses investissements dans des infrastructures modernes, l’Algérie se dote des moyens nécessaires pour réussir sa transition énergétique. À terme, le pays pourrait non seulement répondre à ses besoins internes, mais aussi exporter de l’énergie vers les marchés européens et africains, consolidant ainsi sa position sur la scène énergétique internationale.

Par M.A.

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