27/03/2025
ACTUALITENATIONAL

Pour faire face aux défis climatiques: L’Algérie adopte un plan ambitieux de 155 actions

Les changements climatiques ne sont plus une simple abstraction ; ils représentent aujourd’hui une réalité pressante qui touche de manière significative l’Algérie. Ce pays d’Afrique du Nord, classé parmi les 24 hotspots mondiaux les plus vulnérables, fait face à une aridité croissante, des sécheresses récurrentes et une érosion galopante qui affectent 13 millions d’hectares de ses terres. Face à ces défis colossaux, l’Algérie a élaboré un Plan national climat, constitué de 155 actions visant à atténuer les impacts climatiques et à renforcer la résilience de ses écosystèmes, a expliqué Mme Hind Bougherara, ingénieure principale à l’Agence nationale des changements climatiques (ANCC).

S’exprimant sur les ondes de la « Chaîne III » de la radio nationale, Mme Bougherara a précisé que l’Algérie perd chaque année près de 40 000 hectares de terres en raison de l’érosion. Par ailleurs, la baisse des précipitations, estimée à 10 % au cours des 20 dernières années, perturbe les cycles agricoles et affecte gravement les rendements céréaliers.  « Les changements climatiques ne se limitent pas seulement à l’érosion et à la sécheresse, mais ont également des impacts importants sur des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les ressources en eau et la santé » a-t-elle souligné.

Depuis la ratification de l’Accord de Paris en 2016, l’Algérie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7 % grâce à ses ressources propres et jusqu’à 22 % avec un soutien international. Afin d’atteindre ces objectifs, le pays a mis en place un cadre institutionnel solide.

L’ANCC joue un rôle clé dans la supervision de l’inventaire national des gaz à effet de serre, collaborant avec des secteurs essentiels tels que l’énergie, l’industrie, l’agriculture et les forêts. « Ces efforts visent également à répondre aux engagements internationaux, notamment par la soumission du premier Rapport biennal de transparence en 2024 », a ajouté l’ingénieure.

Le Plan national climat comprend 76 actions d’atténuation, 63 actions d’adaptation et 16 actions transversales. Mme Bougherara a précisé que ce plan bénéficie de financements nationaux et a également reçu un soutien de 3 millions de dollars du Green Climate Fund (GCF) pour développer un programme d’adaptation dans 32 wilayas. « L’objectif est de réduire la vulnérabilité des régions exposées, notamment celles semi-arides et steppiques, et d’intégrer des mécanismes d’adaptation à l’échelle locale », a-t-elle expliqué.

Parmi les initiatives phares figure l’extension du Barrage vert, un projet crucial visant à lutter contre l’aridité et à stocker du carbone. Ce projet prévoit la réhabilitation et l’agrandissement de la ceinture végétale à 4,7 millions d’hectares d’ici 2035. En parallèle, des efforts considérables sont déployés pour promouvoir les énergies renouvelables, particulièrement dans le Sud, où plusieurs projets sont déjà en activité. Hind Bougherara a insisté sur la transversalité des approches adoptées : « Chaque secteur est impliqué dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures d’adaptation, et nous mettons un accent particulier sur la sensibilisation des acteurs locaux à l’importance de ces initiatives ».

Le défi climatique en Algérie nécessite une collaboration étroite entre les institutions locales et les partenaires internationaux. L’ANCC, en tant que pilier central, œuvre à l’intégration des stratégies climatiques nationales dans les plans de développement durable. Cependant, comme le souligne l’ingénieure principale de l’ANCC, les financements internationaux restent essentiels pour renforcer ces politiques et en garantir la pérennité.

En définitive, face à l’ampleur des défis environnementaux, l’Algérie met tout en œuvre pour relever la barre. Bien que les changements climatiques représentent une menace sérieuse, ils offrent également un levier pour l’innovation et la transformation en faveur du développement durable. « Nous avons une vision claire, fondée sur des études de vulnérabilité et de risque, pour protéger nos écosystèmes et bâtir une résilience à long terme », a conclu Mme Hind Bougherara.

Par Mourad A.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *