18/09/2025
AFRIQUEMAGHREB

Tunisie: Flux financiers illicites, Un fléau ravageur

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Les flux financiers illicites, qui regroupent l’évasion fiscale, les transactions commerciales frauduleuses, le blanchiment d’argent, les pots-de-vin, les transferts abusifs de bénéfices… coûtent annuellement jusqu’à 90 milliards de dollars au continent africain. D’après les statistiques, la Tunisie n’est pas non plus épargnée. Le pays perd environ 1,2 milliard de dollars US par an en raison des FFI, ce qui représente environ 3% de son produit intérieur brut.

Selon les estimations de la Cnuced, les flux financiers illicites (FFI) représenteraient plusieurs milliards de dollars chaque année. Plusieurs facteurs limitent la capacité de nombreux pays à prendre des mesures susceptibles d’assainir leur économie, leur société et leur population, notamment les niveaux élevés de fuite des capitaux et les flux financiers illicites, dont la fraude et l’évasion fiscales, le blanchiment d’argent et le transfert de fonds provenant de pots-de-vin, de la corruption et d’activités criminelles.

Les FFI coûtent cher à l’Afrique. Selon différentes estimations, ces mouvements de fonds douteux font perdre annuellement jusqu’à 90 milliards de dollars au continent. En dépit des mesures prises par les Etats, ces flux ne baissent pas. La mauvaise gouvernance en Afrique n’est évidemment pas étrangère à cette saignée. Chaque année, des sommes colossales sont transférées illégalement du continent africain vers le reste du monde. Ces FFI représentent une manne financière exceptionnelle perdue, aussi bien par le secteur public que privé, et qui aurait dû rester sur le continent et contribuer à son développement.

Recouvrement rapide des avoirs transférés illégalement

La situation est telle que la Conférence du réseau panafricain sur la lutte contre les flux financiers illicites en Afrique compte en discuter en juin prochain, au cours d’une réunion qui aura pour thème «Des paroles aux actes». Au-delà des constats, pour l’Union africaine, il est impératif d’assurer un recouvrement rapide et la restitution des avoirs transférés illégalement hors du continent.

Pour évaluer l’ampleur du phénomène, ces transferts représentent actuellement près de 3 fois le montant de l’aide publique au développement que reçoit annuellement le continent. Cette somme représente le flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’ensemble des pays l’Afrique réunis. En 2020, un rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement avait estimé ces flux à 88,6 milliards de dollars par an, correspondant à 3,7% du Produit intérieur brut du continent. Ce qui est énorme.

Parmi les grandes catégories de flux financiers illicites qui impactent négativement l’Afrique, les pratiques fiscales et commerciales frauduleuses constituent les principales causes de sorties échappant à tout contrôle de capitaux du continent. Elles sont généralement le fait de multinationales implantées au niveau du continent. Parmi les domaines d’activité les plus touchés, figure le secteur extractif africain qui fait perdre au continent entre 30 et 52 milliards de dollars par an à cause des fausses facturations au cours des transactions commerciales internationales.

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