17/05/2024
AGRICULTURE/PÊCHE

Un projet de loi en cours d’élaboration: Vers la criminalisation de l’abatage des femelles

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a annoncé samedi qu’un projet de loi criminalisant l’abattage des vaches, brebis et chèvres est en cours de préparation au niveau de son département.

« Nous présenterons dans les plus brefs délais un projet de loi criminalisant l’abattage des femelles du cheptel comme les brebis et les vaches », a déclaré le ministre Henni lors d’une rencontre avec les cadres de son département des 58 wilayas du pays.

Le ministre de l’Agriculture a fait état des rapports parvenant à son département sur l’ampleur prise par l’abattage des femelles du cheptel algérien. « Il y a des gens qui parlent de l’abattage des brebis, des vaches », a-t-il déploré en ajoutant : égorger des vaches ou des brebis va « devenir un acte criminel » en Algérie. À l’approche de la fête de l’Aïd-el-Adha, le ministre Henni a annoncé la mobilisation des vétérinaires pour préparer le dispositif de sécurité sanitaire afin de protéger la santé des citoyens et la ressource animalière du pays.

Cette décision de criminalisation de l’abatage des femmes du cheptel contribuera sans doute à la préservation du cheptel et freiner sa dégradation. D’ailleurs, selon le résultat du dernier recensement du cheptel, l’Algérie ne comptait que 19 millions de têtes de moutons et non 29 millions.

Il est à noter que des ménages, notamment à l’intérieur du pays, recourent à l’abatage des femelles ovines durant la fête de l’Aïd pour des raisons purement économiques. Les prix de la femelle sont abordables par rapport à celui du mouton, dont l’année passée ont atteint des niveaux record.

8 000 forages pour l’irrigation réalisés déjà

Dur un autre registre le ministre a fait savoir que l’augmentation des superficies agricoles irriguées est l’une des priorités du gouvernement. Des budgets conséquents sont alloués à cet effet, affirme le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, en l’occurrence Abdelhafid Henni. Sur les 60 000 autorisations de réalisation de forages accordées par les Walis à travers le territoire national, pas moins de 8 000 forages ont été déjà réalisés au courant de 2023, dont les travaux de réalisation sont subventionnés à hauteur de 60%, annonce-t-il, en ajoutant que l’opération se poursuit à travers le pays. La sécheresse et la baisse de la pluviométrie imposent d’ailleurs le recours à l’irrigation d’appoint. Une décision importante a été prise par le département de Henni dans ce sens. Il s’agit, en effet, de la généralisation des systèmes d’irrigation économiques et intelligents à toutes les firmes agricoles.

L’objectif des autorités, c’est de parvenir à l’amélioration des rendements notamment pour les cultures stratégiques (les céréales). Le ministère table sur un rendement d’une moyenne nationale de 35 quintaux/ha et une moyenne de plus de 70 quintaux/ha dans le Sud du pays. Un dispositif incitatif a été instauré, rappelle-t-on, pour les agriculteurs réalisant deux récoltes par saison. Tout cela s’inscrit dans la nouvelle vision et stratégie du secteur pour le renforcement de la sécurité alimentaire du pays.

598 points de collecte des céréales

Quant à la campagne de moisson-battage lancée depuis fin avril dans le Sud du pays, le ministre a fait savoir que tous les moyens nécessaires ont été mobilisés, à travers l’augmentation du nombre de points de collecte en passant à 598, la mobilisation de 776 camions du transport, 142 engins de manutention et 1300 moissonneuses batteuses, dont 1100 appartiennent à l’OACI. Le ministre Henni a instruit ses cadres et les directeurs agricoles des 58 wilayas de veiller sur la collecte de toute la production afin de renforcer les stocks nationaux.

S’agissant des opérations de raccordements des firmes agricoles au réseau d’électricité, le ministre a fait savoir que 30 000 firmes ont été raccordées au courant de 2023 au réseau d’électricité sur une linière de 17 000 km. « Aucun pays dans le monde n’a fait ce que notre pays à réalisé. C’est un effort considérable et salutaire », souligne-t-il.

Concernant la filière lait, le ministre a ordonné ses services sur le maintien des quotas du mois de ramadhan. « Augmenter les quotas et vous maintenez les quotas du lait pour toutes les laiteries. Je ne veux plus voir des gens se réveille à quatre heures du matin pour avoir un sachet du lait. L’orientation du président de la République est claire dans ce sens. Nous devons répondre à la demande des citoyens », souligne-t-il.

L’Office National Interprofessionnel du Lait et des produits laitiers (ONIL) avait accordé un quota supplémentaire de 5 000 tonnes de lait en poudre pour doubler la production pendant le mois de Ramadan. Il est à noter que ces derniers jours, des pénuries et dysfonctionnements en matière du lait en sachet ont été signalées à travers le pays.

Par Sirine R

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