Vers la spécialisation des ports commerciaux
La congestion de nos ports est si avérée, que lors du dernier conseil des ministres, le Président de la République, a instruit, le Gouvernement à l’effet de concevoir une approche exhaustive pour une nouvelle stratégie de gestion portuaire, à soumettre en Conseil des ministres dans les meilleurs délais.
S’agissant des marchandises importées, le Chef de l’Etat, a ordonné au ministre des Transports «de redoubler de vigilance et de prudence face à toutes formes de manipulations, notamment la politique d’atermoiement s’agissant du contrôle des conteneurs», insistant sur l’impératif respect des délais de déchargement en renforçant les capacités et les dispositifs de contrôle, à même de permettre de libérer les espaces au niveau des ports secs, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.
Aussi, le président de la République a enjoint de mettre en place un mécanisme de coordination, en matière de gestion de la pression issue des délais d’attente en rade au niveau des ports, « de manière à les réduire à une durée maximale de 24H ». Il a également ordonné de réduire la pression sur le port d’Alger, de concert avec les agences maritimes commerciales, en dirigeant une partie du trafic maritime des navires de commerce vers tous les ports du pays.
C’est à ce sujet, que M Djamel Eddine Abdelghani Dridi, secrétaire général au ministère des transports qui s’est exprimé chez nos confrères de la radio nationale, a affirmé que pour la gestion des ports, toute une batterie de mesures a été déposée au niveau du secrétariat général dudit ministère.
La gestion de nos ports au nombre de 10, selon les textes proposés, sera assurée par l’APM (autorité portuaire et maritime) qui aura à charge d’élaborer et de mettre en place une stratégie efficiente de la gestion des ports.
Au passage, celui-ci a tenu à rassurer l’ensemble des personnels activant dans ces infrastructures que les droits socioprofessionnels acquis, sont inaliénables et irréversibles. Ceci dit, M Dridi, a expliqué, qu’un pic a été recensé le mois d’octobre 2023, avec un taux d’occupation de 83 %. Et que pour y remédier, un comité interministériel a été mis en place, présidé par le ministre des transports, avec des résultats probants, puisqu’il a été constaté 53 % de régression de la congestion des ports.
Pour ce responsable, la solution serait d’ailleurs d’aller vers la spécialisation de nos ports, à l’instar de ce qui se fait dans le monde. Ce responsable est d’ailleurs revenu sur la question de congestion des ports, en précisant qu’en Mars 2024, à cause d’importation massive de viandes pour le Ramadhan et légumes secs, le port d’Alger a connu une forte augmentation du trafic, tout en soulignant que cela a été du, principalement à un problème de communication, entre les différents intervenants.
Echaudé, le Ministère des transports, a donné aux DG de ces infrastructures d’y remédier en collaboration avec tous les intervenants, pas que les employés des ports.
Pour y arriver il a été mis en place à travers une des filiales de Serport, AFS, une place forme numérique de la gestion des ports, pour apporter une véritable valeur ajoutée aux ports et à leurs utilisateurs. Cette plateforme a œuvré en étroite collaboration avec les services des douanes (qui ont leur propre plateforme) pour assurer une fluidité de l’information et de l’action. En ce sens, que déjà avant que les navires n’accostent, ils renseignent par internet les services concernés de l’ensemble de leurs documentations qu’ils sont censés fournir dès leur arrivée.
Il faut savoir, qu’en vérité de nos jours les conteneurs attendent 14 jours, pour régler leurs formalités. Ce qui en un sens, a-t-il avoué, n’est pas normal, et nuit considérablement à notre économie, à cause des surestaries. Aussi la numérisation mise en place a déjà permis d’atteindre ce délai (24h), et il est question surtout de le diminuer et de faciliter d’autant plus les démarches.
De nos jours les plateformes portuaires sont gérées presque simultanément, à l’heure, a-t-il précisé, ajoutant que le débarquement ou le chargement d’un navire se fait à l’heure, car la durée d’attente est une perte financière pour le port. Aussi, a-t-il renchéri, que cette situation des délais« nous impose un réajustement des textes règlementaires pour pouvoir respecter les délais de chargement et déchargement ». Conformément aux instructions présidentielles, et afin de réduire, la pression qui est exercée sur le port d’Alger, une étude est lancée pour associer d’autres ports, et surtout les spécialiser en fonction de leur activité principale. Il a cité comme exemple, les ports de Bejaia, et de Tenes, pour l’exportation de ciment.
Par Réda Hadi