Vers une augmentation de la production nationale d’hydrocarbures
L’Algérie s’impose comme un acteur incontournable du secteur énergétique mondial, attirant un intérêt croissant de multinationales prestigieuses. ExxonMobil, Chevron, Total, Eni, Sinopec et Gazprom, parmi d’autres, affichent un vif engouement pour investir dans ce pays stratégique. Cette dynamique renforce la coopération énergétique internationale et met en lumière le potentiel algérien.
Lors de son intervention sur les ondes de la « Chaîne I » de la radio nationale, Rachid Nadil, président de l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH), a confirmé que les négociations avec ces entreprises étaient très avancées. Selon lui, des contrats pourraient être signés dans un délai d’un mois, ouvrant la voie à des projets stratégiques dans les domaines de l’exploration, de la production et de la transformation des hydrocarbures. « Nous sommes convaincus que ces accords seront un catalyseur pour renforcer notre capacité à maximiser les ressources nationales et pour consolider la place de l’Algérie comme fournisseur fiable d’énergie », a-t-il déclaré. Parmi les entreprises concernées, ExxonMobil et Chevron, deux géants américains de l’énergie, explorent activement les possibilités d’implantation en Algérie. De son côté, Total, que les responsables algériens qualifient d’entreprise « internationale», prévoit d’élargir sa présence dans le pays. Eni, la multinationale italienne, ainsi que Sinopec, le géant chinois, et Gazprom, le leader russe, ont eux aussi manifesté un intérêt marqué pour étendre leurs activités sur le territoire algérien.
Ce regain d’intérêt est largement attribué à l’adoption d’un nouveau cadre législatif favorable aux investisseurs étrangers, offrant une plus grande flexibilité contractuelle et un environnement d’affaires compétitif et stable. « Notre priorité est d’assurer un équilibre entre l’attractivité pour les investisseurs étrangers et la valorisation optimale de nos ressources naturelles. Cette approche garantit à la fois des retombées économiques immédiates et une gestion durable de nos richesses », a ajouté Nadil. Au-delà de l’afflux de capitaux, ces partenariats promettent de créer des milliers d’emplois tout en renforçant les capacités locales grâce à des transferts de savoir-faire. En parallèle, l’Algérie poursuit sa transformation énergétique, avec plusieurs projets d’envergure en cours. L’industrie pétrochimique connaît une mutation majeure, avec notamment une raffenerie d’une capacité de cinq millions de tonnes, prévue pour entrer en production en 2027. Ce projet est accompagné de la réalisation d’infrastructures destinées à des produits stratégiques comme le polypropylène, l’éthylène et le méthanol.
Hausse de la consommation nationale de 5%
Dans un contexte de hausse de la consommation nationale d’hydrocarbures, qui a augmenté de 4,7 % en 2023, l’Algérie a réussi à maintenir son indépendance en matière d’approvisionnement, sans avoir recours aux importations de carburants depuis quatre ans. Cette indépendance repose sur le développement de capacités locales de raffinage et la valorisation des déchets énergétiques, comme les huiles usagées, dont la production annuelle atteint 150 000 tonnes. Rachid Nadil a cité, en outre, la poursuite de la hausse de la consommation annuelle de produits pétroliers, la consommation de carburant Diesel (Mazout) ayant atteint 10,9 millions de tonnes en 2024, soit une hausse de 5% par rapport à 2023 (10,38 millions de tonnes). La consommation de l’essence a aussi augmenté de 6% pour atteindre 3,57 millions de tonnes en 2024, contre 3,36 millions de tonnes en 2023. La consommation du gaz de pétrole liquéfié (GLP) a atteint 1,8 millions de tonnes, contre 1,74 millions de tonnes en 2023, alors que la consommation annuelle d’asphalte s’est stabilisée à 490.000 tonnes.
Sur un autre registre, Rachid Nadil a souligné l’importance du rôle international de l’Algérie. Son élection à la vice-présidence de MedReg (Mediterranean Energy Regulators) renforce la position du pays dans les décisions stratégiques régionales, tout en ouvrant des opportunités d’échanges techniques et financiers.
Pour accompagner cette modernisation, le gouvernement met en place des mesures concrètes, comme une réforme législative visant à optimiser la distribution des carburants. Un projet ambitieux prévoit par ailleurs de planter 420 millions d’arbres pour réduire l’empreinte carbone du pays, tout en améliorant les infrastructures de transport et de stockage des hydrocarbures. « Ces initiatives témoignent de notre engagement à conjuguer développement économique et protection de l’environnement. La réforme de la distribution des carburants vise à garantir une meilleure équité territoriale, tandis que notre projet de reforestation à grande échelle reflète une vision durable pour les générations futures. Nous voulons faire de l’Algérie un modèle en matière de transition énergétique dans la région » a affirmé le président de l’ARH. Ces initiatives préparent l’Algérie à relever les défis énergétiques de demain et à consolider sa place sur la scène énergétique mondiale.
Par Mourad A.