Selon le gouverneur de la Banque de France: La BCE a entamé «une course de fond» contre l’inflation
Après le «sprint» de la hausse des taux, la Banque centrale européenne entame «une course de fond» pour faire refluer à terme l’inflation à 2%, une politique restrictive qui ne provoquera pas de «récession», a déclaré vendredi le gouverneur de la Banque de France.
«Nous rentrons maintenant dans une nouvelle phase, plus ouverte, moins rapide, et plus longue. Au sprint succède une course de fond», a prévenu François Villeroy de Galhau lors d’une rencontre à Paris.
Depuis juillet 2022, la BCE a relevé les taux d’intérêt à cinq reprises pour un total de trois points de pourcentage, avec l’intention de poursuivre le mouvement en mars voire au-delà, en parvenant à un niveau des taux «restrictif» qui pénalise davantage l’économie qu’il ne la soutient.
Sans se prononcer sur l’ampleur des hausses au-delà de celle de 50 points de base annoncée pour mars, François Villeroy de Galhau a estimé «probable» que le point haut – c’est-à-dire le taux terminal que les marchés anticipaient récemment autour de 3,5% – soit atteint «d’ici l’été», à savoir septembre au plus tard.
Selon lui, cette politique monétaire restrictive qui vise à freiner la demande devrait permettre de ramener l’inflation vers l’objectif de 2% d’ici fin 2024 ou 2025 en zone euro et en France, sans porter atteinte à la croissance économique.
Compte tenu de la résilience de l’activité économique en dépit du choc de la guerre en Ukraine, «la désinflation que nous allons mener à bien ne conduira pas à la récession», a-t-il affirmé.