24/05/2025
ACTUALITENATIONAL

L’Algérie à une croissance de 3,8%: Consolider les acquis par de nouvelles réformes

Après le succès des réformes institutionnelle et juridique, il est maintenant nécessaire de consolider les acquis de cette période de transition, par de nouvelles réformes. Avec une croissance économique de 3,8%, l’Algérie ambitionne à présent d’inscrire cette tendance haussière dans la durée en plusieurs étapes par de successives générations de réformes.

C’est du moins l’avis de Mahfoud Kaoubi, expert en questions géo-économiques et financières, qui estime que ce résultat est déjà le fruit de réformes jusque-là engagées, ces trois dernières années, et inscrites au programme du président de la République en vue d’atteindre les objectifs assignés pour 2027. Un résultat absolument à consolider par d’autres réformes.  

Cet expert qui s’est exprimé chez nos confrères de la radio nationale, a jugé utile de rappeler qu’il faut consolider les acquis. Certes, les reformes donnent leurs fruits en terme de croissance, mais celle-ci doit être améliorée et s’inscrire dans la durée.

Les choix pris dans le cadre de la nouvelle loi des investissements, vont dans le bon sens et sont nécessaires pour porter les investissements.  Pour cet expert, il faut consolider cette croissance par une démarche qualitative, particulièrement pour l’industrie et l’agriculture, car notre croissance a surtout une origine tertiaire (services), et surtout lui adosser les plans tant nationaux que communaux de croissance, en cours d’élaboration. A cela, M Kaoubi appelle le secteur privé à plus d’intégration.

Aussi, a-t-il tenu de rappeler qu’il faut inscrire la croissance économique réalisée dans la durée par une nouvelle génération de réformes et souligne les pas engagés et qui ont été déterminants dont « un ajustement de la sphère juridique favorable à l’investissement à travers la loi sur l’investissement touchant notamment à des secteurs constituant des priorités pour l’Etat ».    

Il cite à ce titre la batterie des actions réalisées pour la création d’un environnement favorable à l’investissement dont les facilitations accordées pour le financement des projets, mais également le processus de transformation numérique.

Pour l’orateur, c’est une nouvelle étape que doit franchir le pays pour continuer le chantier des réformes économiques. Après les réformes menées sur le plan institutionnel et juridique, place à un nouveau chantier de réformes, et pas des moindres, celui touchant à la sphère réelle de l’économie.

Dans ses déclarations, il a souligné la nécessité de consolider les acquis de la première étape de réformes institutionnelles et juridiques. Signalant le fait que l’Algérie ait pu enregistrer, durant les trois dernières années, des taux de croissance positifs (une moyenne de 3 %), il a appelé à entamer des réformes concrètes pour hisser ce taux de croissance à 7 et 8 %.

Quelles réformes faut-il alors mener ?

Pour M. Kaoubi, les réformes de deuxième génération doivent toucher la sphère réelle de l’économie nationale. Il s’agit, en premier lieu, d’accélérer la réforme financière en réhabilitant l’environnement bancaire avec la logique du marché. « L’économie de marché a besoin d’un secteur financier beaucoup plus dynamique, offensif en matière de prise de décision et moins bureaucratisé », a-t-il précisé.

La réforme du système de taux de change s’impose également, selon l’expert qui dit que « le système actuel est déconnecté avec la réalité des prix et celle des valeurs».

Il est aussi question de mettre en œuvre le chantier de la réforme industrielle. Bien que les lignes directrices aient été tracées dans la réglementation relative à l’investissement, il est nécessaire de décider ce qu’on veut développer comme industrie, selon l’expert qui rappelle que la mise en place du plan national d’investissement tarde à voir le jour. 

Il est aussi nécessaire, dans le cadre des réformes de seconde génération, de résoudre les problèmes importants de l’économie nationale, et le secteur marchand de l’Etat doit avoir une réponse claire à ce sujet afin d’amorcer un retour à la croissance.

Le secteur marchand de l’Etat consomme quelque chose comme 5 000 milliards de financements bancaires, mais aussi des assainissements à répétition qui ne donnent pas les résultats escomptés en termes de retour sur investissement.

Cette décision attend les décideurs pour cette nouvelle étape en vue d’amorcer la croissance », a estimé l’expert en questions économiques et financières, lequel a indiqué que la performance en matière de décision et de gouvernance doit prendre en considération la question du temps, car on perd de l’argent lorsqu’on tarde à prendre la décision.

Par Réda Hadi

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