05/02/2025
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Dessalement de l’eau de mer: L’Algérie, un modèle pour l’Afrique

Face aux conséquences du changement climatique et à une sécheresse persistante, l’Algérie a pris des mesures ambitieuses pour garantir son approvisionnement en eau potable. Dans cette optique, le pays a lancé des projets de dessalement de l’eau de mer qui visent à devenir une solution durable aux besoins croissants en ressources hydriques. Ces projets ne se contentent pas d’être de simples infrastructures ; ils incarnent un véritable engagement pour l’avenir et une réponse tangible aux défis du 21e siècle.

Le bassin méditerranéen, dont fait partie l’Algérie, est l’une des régions les plus vulnérables au réchauffement climatique. La réduction des précipitations et l’expansion des zones arides menacent directement la sécurité hydrique. Face à cette situation, le gouvernement algérien, sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, a adopté une stratégie nationale visant à diversifier les sources d’approvisionnement en eau, avec un accent particulier sur le dessalement. À ce jour, l’Algérie exploite 14 stations de dessalement et prévoit d’en inaugurer cinq autres dans les prochains mois. Ces installations, réparties sur le littoral, permettront de répondre à près de 42 % des besoins en eau potable du pays. Les investissements pour ces projets sont estimés entre 2,2 et 2,4 milliards de dollars, un montant qui atteint près de 5 milliards de dollars si l’on prend en compte les coûts de distribution. Un exemple marquant est la station de dessalement de Corso, située à Boumerdès, entrée en service en 2023 avec une capacité de 80 000 mètres cubes par jour, fournissant de l’eau potable à un million de personnes.

Une autre caractéristique notable de ces projets est la réduction de la dépendance à l’égard des entreprises étrangères. Les nouvelles stations de dessalement sont conçues, construites et gérées par des équipes 100 % algériennes. La participation des bureaux d’études locaux, tels que le bureau technique STH, témoigne du savoir-faire national. Les équipements utilisés, incluant des systèmes de traitement et de contrôle électriques, sont issus des dernières technologies, garantissant une efficacité optimale. Selon El Houari Tigharsi, expert en économie, la diversification des sources d’approvisionnement en eau, via le dessalement, représente un levier stratégique pour la sécurité économique et sociale de l’Algérie. Lors de son intervention à la radio nationale, il a souligné que sans une gestion durable de cette ressource, des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie seraient menacés. Les projets actuels montrent la « volonté politique forte » de préparer le pays aux défis futurs.

Le gouvernement algérien ne compte pas s’arrêter là. Entre 2025 et 2030, six nouvelles stations de dessalement, alimentées par énergie solaire, verront le jour, avec une capacité de production totale estimée à 5,4 millions de mètres cubes par jour. Ces installations permettront de couvrir 60 % des besoins nationaux en eau potable d’ici 2030. Les wilayas concernées par ces projets incluent Skikda, Jijel, TiziOuzou, Mostaganem, Chlef et Tlemcen. S’exprimant à la radio nationale, Zamiche Sofiane, directeur du développement à l’Agence Algérienne de l’Eau (AEC), a mis en avant l’importance de l’innovation technologique et de l’engagement des compétences locales pour le succès de ces projets. Il insiste également sur le fait que les stations de dessalement actuelles sont équipées de systèmes avancés de gestion environnementale, garantissant que les eaux rejetées en mer respectent des normes écologiques strictes.

En investissant massivement dans le dessalement, l’Algérie se positionne comme un modèle à suivre en Afrique. Cette stratégie ne répond pas seulement aux besoins locaux, mais ouvre également des perspectives pour l’exportation de savoir-faire technologique et la coopération avec d’autres pays du continent confrontés à des problèmes similaires.

Les experts s’accordent à affirmer que l’eau est un enjeu de sécurité crucial. En garantissant un accès durable à cette ressource vitale, l’Algérie renforce non seulement sa souveraineté, mais aussi sa capacité à soutenir son développement économique et social. Du simple approvisionnement des citoyens aux besoins des petites et moyennes entreprises, chaque goutte produite constitue un pas de plus vers un avenir plus sécurisé pour le pays.

Par Mourad A.

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