Investissement: Les priorités du FNI
Le Fonds National d’Investissement (FNI) joue un rôle déterminant dans le développement économique de l’Algérie depuis sa création en 1963. Aujourd’hui, cet acteur majeur se distingue par sa capacité à financer des projets structurants visant à renforcer l’économie nationale tout en répondant aux priorités sociales et environnementales du pays. Selon Kamel Mansouri, directeur général du FNI, les projets phares du fonds et ses stratégies d’investissement sont en parfaite adéquation avec les orientations de l’État, garantissant ainsi un impact durable et bénéfique pour l’ensemble du territoire national.
Le FNI se positionne clairement comme un acteur central du développement économique de l’Algérie, avec une vision claire et ambitieuse : soutenir des projets à fort impact socio-économique. «Tous les secteurs susceptibles d’avoir un impact socio-économique, quelle que soit la région, sont prioritaires pour nous», a déclaré Kamel Mansouri lors d’une interview accordée à un média privé. Cette approche inclusive se reflète dans les projets financés par le FNI, qui visent à la fois la création d’emplois et la garantie d’une rentabilité durable. Selon M. Mansouri, la rentabilité de ces investissements est essentielle pour assurer leur pérennité à long terme. Le FNI évalue l’impact social de ses investissements en fonction de leur capacité à générer de la valeur sur l’ensemble du territoire. «Nous favorisons un développement régional équilibré, ce qui nous permet de répondre aux priorités des pouvoirs publics, tout en étant un catalyseur pour la création d’emplois», précise le directeur.
Outre ses investissements directs dans des projets structurants, le FNI assume également un rôle essentiel de gestion des financements publics. Il gère les financements accordés par l’État aux entreprises publiques et à des équipements d’infrastructures majeurs, tels que les barrages et les autoroutes. Ce rôle de gestionnaire comptable signataire des financements publics complète sa mission principale : être un acteur de développement socio-économique au service du pays.
Ouverture du capital de Djezzy durant le premier semestre 2025
Le FNI qui dispose actuellement d’une dotation en capital de 150 milliards de dinars, qui sera augmentée à 275 milliards de dinars en 2025, utilise la dette pour financer ses projets, comme l’acquisition de 51 % du capital de Djezzy, financée par un emprunt obligataire de 160 milliards de dinars.
Il détient à ce jour un portefeuille de 21 participations et a accordé plusieurs crédits à long terme.Un événement marquant pour le FNI est l’acquisition complète de Djezzy en 2021, lorsque Veon, son partenaire étranger, a cédé ses parts. Le FNI a ainsi porté sa participation à 96,57 % du capital de l’entreprise. Cette décision visait à maintenir Djezzy sous contrôle national et à répondre à des besoins urgents. Dans le cadre de sa stratégie, le FNI prévoit de céder 30 % du capital de Djezzy en bourse, une opération prévue pour le premier semestre 2025, afin d’ouvrir l’entreprise à la fois aux institutions financières et au grand public.
L’innovation technologique est également un secteur stratégique pour le FNI, qui soutient activement des projets innovants, notamment à travers son engagement avec Djezzy, un des principaux opérateurs mobiles du pays. «Nous incitons Djezzy à maximiser le développement des nouvelles technologies. De plus, nous avons des participations dans plusieurs entreprises spécialisées dans ce domaine», a souligné Mansouri. Le FNI gère aussi des fonds régionaux destinés à financer des entreprises locales, avec un accent particulier mis sur les projets technologiques, un levier essentiel pour promouvoir l’innovation à travers le pays.
Parmi les projets emblématiques soutenus par le FNI, on trouve le complexe sidérurgique de Bellara, le projet agricole Baladna, et l’usine Fiat Djazair. Le projet Baladna, par exemple, vise à répondre à la demande nationale en lait tout en créant 7 000 emplois directs. Quant à l’usine Fiat Djazair, elle incarne la volonté de relancer l’industrie automobile nationale et de stimuler une dynamique économique régionale. Le FNI ne s’arrête pas là et poursuit son engagement avec plusieurs projets en cours, dont le vaste projet agricole Baladna (3,5 milliards de dollars) qui s’étend sur 117 000 hectares, ainsi qu’un partenariat avec le Qatar pour la construction d’un hôpital de 300 lits à Sidi-Abdellah, destiné à améliorer les services de santé dans le pays. En tant qu’investisseur institutionnel crédible, le FNI joue également un rôle clé dans l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs étrangers. Il accompagne ces derniers pour mieux maîtriser l’environnement local et leur offre des garanties solides, facilitant ainsi leur entrée sur le marché algérien tout en préservant les intérêts du pays. Kamel Mansouri conclut en soulignant que le FNI demeure un acteur clé du développement économique de l’Algérie, en mettant l’accent sur des investissements créateurs d’emplois, de développement durable et de valeur ajoutée pour la société algérienne. «Nos investissements s’alignent toujours sur les priorités de l’État. Notre rôle est d’accompagner le bien-être social et économique de la société algérienne», conclut-il.
Par Mourad A.
