Carburant: Pas de révision des prix
Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, s’est exprimé sur la révision à la hausse des prix du carburant. « Les hautes autorités du pays n’envisagent pas de revoir les prix actuellement», a-t-il assuré.
Selon lui, « les prix seront peut-être revus une fois qu’on aura mis en place un mécanisme de subvention ciblée au profit des catégories à faible revenus». Le président de l’ARH a estimé, dans une déclaration à une chaine de TV, qu’ «actuellement, la cherté de la vie ne permet pas d’augmenter les prix du carburant».
« Une fois qu’on aura mis en place le mécanisme de subvention ciblée, à ce moment-là, on parlera de l’augmentation des prix », a-t-il insisté, et d’ajouter : « Actuellement, la révision des prix n’est pas à l’ordre du jour ».
Il est à noter que si le gouvernement ne souhaite pas pour le moment procéder à la révision des prix du carburant pour les automobilistes, les gestionnaires des stations de service réclament une revalorisation de la marge bénéficiaire. Actuellement, elle ne permet pas de couvrir les charges des stations de service. C’est un véritable casse tête pour les quelques 1800 propriétaires de stations service et même pour la société publique en charge de la distribution du carburant, en l’occurrence Naftal.
La question est bien inscrite dans le programme du gouvernement depuis 2022, mais à ce jour rien n’a été décidé encore sur la question des subventions d’une manière générale. Nous devons certainement attendre la finalisation des opérations de la numérisation exigées par le président de la République afin d’avoir toutes les données pour le ciblage des subventions et l’instauration d’une justice sociale et surtout la libération du marché national à la concurrence.
L’implication des prix réels permettra aux entreprises d’avoir de plus de visibilité pour investir davantage. Le président de l’ARH a plaidé la cause des distributeurs des carburants, en souhaitant de trouver une solution équitable à cette question sensible, sans toutefois pénaliser le consommateur.
L’équation est donc compliquée nécessitant une concertation permanente, dont les pouvoirs publics sont appelés à faire un geste, notamment en matière d’allégement des charges fiscales et parafiscales. Les «pompistes» réclament l’augmentation de cette marge de 0,80 DA le litre de différents produits de carburant à 2 DA. Il est à noter que l’Algérie compte actuellement 2700 stations de service, dont 700 pour Naftal et 1800 autres pour le privé.
Par ailleurs, le président de l’ARH prévoit également une « légère hausse » de la consommation des carburants en 2023, similaire à celle de 2022, à la faveur de la reprise économique en Algérie.
Dimanche dernier, dans un entretien accordé à l’agence APS, le président de l’ARH a déclaré : « La baisse des prix de ces produits encourage leur consommation, d’où la nécessité de revoir leur marge commerciale, en appliquant le système des subventions directes au profit des catégories sociales et ménages à faible et moyen revenus ».
« Il incombe aux citoyens de rationaliser leur consommation, en vue d’économiser et d’exporter ce carburant vers les marchés extérieurs pour générer des devises qui profitent à l’économie nationale et au citoyen », a-t-il dit.
M. Nadil a fait savoir que la consommation nationale de carburant a atteint environ 17,7 millions de tonnes en 2022 (+3% par rapport à 2021) à la faveur de la reprise économique enregistrée dans le pays dans plusieurs secteurs, notamment les services et l’industrie.
Il a précisé que « cette croissance de la consommation devrait se poursuivre durant les années à venir, pour atteindre environ 41 millions de tonnes à l’horizon 2050, avec une augmentation annuelle d’environ 3 millions de tonnes », soulignant que « les capacités de production nationales peuvent répondre à cette demande ».
Par Sirine R