Kenya: Le pays envisage le rachat d’une partie de son eurobond de 2 milliards $ arrivant à échéance en juin 2024
La montée en flèche de la facture des importations, la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale et la dépréciation du shilling kényan face au dollar américain ont été à l’origine d’une forte augmentation du coût du service de la dette, qui siphonne environ 63% des recettes fiscales du pays.
Le Kenya envisage de racheter une partie de son eurobond de 2 milliards de dollars, qui arrivera à échéance en juin 2024, a rapporté Bloomberg, le vendredi 16 juin, citant des sources proches du dossier.
« Le Kenya pourrait décider de racheter ses euro-obligations, en puisant dans un financement d’un milliard de dollars reçu de la Banque mondiale, dans le produit d’un prêt syndiqué et dans d’autres fonds provenant de banques de développement et du Fonds monétaire international (FMI) », ont indiqué ces sources.
Le secrétaire principal du Trésor national, Chris Kiptoo, a précisé que le pays examine plusieurs solutions avec des conseillers, sans confirmer l’éventualité d’un rachat de la dette.
« Nous avons de nombreuses options. À ce stade, nous n’avons pas de position claire », a-t-il indiqué.
Le gouvernement kényan a annoncé, en avril dernier, qu’il allait émettre un eurobond durant l’exercice 2023/2024 (1er juillet-30 juin) pour refinancer l’eurobond de 2 milliards de dollars, qui a été émis en 2014. Le taux d’intérêt appliqué à cet eurobond d’une échéance de dix ans s’élève à 6,875 % par an.
La montée en flèche de la facture des importations, la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale et la dépréciation du shilling kényan face au dollar américain ont été à l’origine d’une forte augmentation du coût du service de la dette, qui siphonne environ 63% des recettes fiscales du pays.
Alors que le gouvernement kényan a été obligé de retarder le versement des salaires des fonctionnaires en mars dernier, en raison d’une grave crise de liquidités, le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Sélassié, a déclaré, mi-avril, qu’il ne s’attendait pas à ce que ce pays d’Afrique de l’Est demande la restructuration de sa dette au titre du cadre commun du G20, « malgré les tensions actuelles et le remboursement imminent d’un eurobond ».