Assemblées annuelles de la BAD: Le ministre des Finances en Egypte
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, s’est rendu ce mercredi à Charm el-Cheikh (Egypte), pour participer aux travaux des 58ème Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD).
La délégation conduite par M. Faid assistera aux sessions du Conseil des Gouverneurs de la Banque, dont celle consacrée à l’examen et l’approbation des rapports d’activités de la BAD, ainsi qu’à l’adoption de ses états financiers annuels, selon un communiqué du ministère.
Le Conseil des Gouverneurs se penchera sur les priorités de la Banque qui concernent, notamment le défi que représente le financement d’un développement à faible émission de carbone, pour une croissance verte, équitable et durable en accord avec les objectifs climatiques, ainsi que le besoin de placer l’adaptation climatique au cœur des politiques économiques.
De même, le Conseil abordera la nécessité pour l’Afrique de réaliser son potentiel agricole afin de renforcer sa sécurité alimentaire.
Une ultime session sera consacrée à l’adoption des comptes-rendus officiels et la lecture du communiqué final devant sanctionner les travaux des Assemblées annuelles 2023.
Le ministre des Finances saisira l’occasion de sa présence aux travaux de ces Assemblées pour rencontrer ses homologues africains et des dirigeants d’institutions financières, en vue d’échanger sur l’évolution de la conjoncture économique internationale et les perspectives de croissance mondiale.
Ces rencontres constitueront également des opportunités pour « prospecter de nouvelles pistes de coopération avec notre pays dans les multiples domaines de développement économique et social », selon le ministère.
Les Assemblées annuelles de la BAD de 2023, qui portent sur le thème « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique », accueillent une représentation de haut niveau, comprenant des Chefs d’Etat et de Gouvernement, des responsables d’institutions internationales et régionales, des organisations non gouvernementales et des acteurs clefs du secteur privé.
Le nécessaire « remodelage » de l’architecture financière mondiale
Des responsables africains, entre chefs d’Etat et de gouvernement, ministres et experts, ont débattu, mardi à Charm el Cheikh en Egypte, les moyens de réussir une plus grande implication du secteur privé dans le développement durable du continent, à travers une action africaine commune dont la réussite exigerait un « remodelage » du rôle des institutions financières multilatérales dans le soutien de la croissance verte en Afrique.
Intervenant lors de l’ouverture des 58ème Assemblées annuelles de la Banque Africaines de Développement, les responsables africains présents à cette rencontre, qui réunit 4.000 participants représentant 81 pays, ont décortiqué l’épineuse question du financement d’un développement durable dans un continent dévasté par les effets des changements climatiques auxquels il contribue que très peu.
Les possibilités d’un « remodelage » du multilatéralisme financier afin de le rendre plus réactif aux menaces, notamment celles liées au changement climatique, mais aussi plus souple, plus inclusif, plus équitable et plus flexible a ainsi été au centre des débats ayant marqué le dialogue présidentiel de haut niveau sur l’évolution de l’architecture financière mondiale et le rôle des banques multilatérales de développement.
Convaincu que « l’avenir de l’Afrique est vert », le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a invité les pays développés à tenir leurs engagements en matière de soutien de l’action climatique en Afrique, des promesses jusque-là « non tenues », a-t-il regretté.
Soulignant que 45% des financements de la Banque en 2022 ont été destinés à aider des pays africains à faire face aux effets des changements climatiques, il a énuméré les multiples initiatives engagées par la BAD pour soutenir l’action climatique dans le continent.
Mais pour mieux réussir cette démarche, M. Adesina propose une feuille de route axée sur plusieurs actions: des garanties aux institutions financières bilatérales et multilatérales pour faire face aux risques liés aux investissements verts, développer des projets bancables, mettre en place des plans nationaux de développement de l’économie verte et accompagner les industries vertes par des subventions étatiques, tout en encourageant l’émission d’ »obligations vertes ».
A son tour, Le président en exercice de l’Union Africaine (UA), Azali Assoumani, a appelé à l’augmentation des Droits de Tirage Spéciaux du FMI alloués aux pays du continent.
Des ressources supplémentaires qui doivent être « canalisées rapidement vers les pays qui en ont le plus besoin, y compris par le biais des banques multilatérales de développement », a-t-il préconisé, tout recommandant qu’une partie de ces ressources soit acheminée par le canal de la BAD.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, pour sa part, invité les organisations financières multilatérales à favoriser les investissements directs dans les pays africains et revoir les conditions d’octroi de crédits bonifiés au profit de ces pays.
Les travaux des Assemblées annuelles de la BAD, qui prendront fin vendredi, se poursuivent mercredi avec au menu une deuxième réunion du conseil des gouverneurs dans la matinée, tandis que l’après-midi sera marqué par le lancement des Perspectives économiques en Afrique pour 2023 sur e thème des assemblées.
Synthèse S R