24/05/2025
INTERNATIONAL

Chine: La Banque centrale abaisse ses taux pour stimuler une économie en berne

Pour stimuler une activité au ralenti, la Banque centrale chinoise a réduit ses deux taux de référence, espérant doper le crédit et l’injection de liquidités dans l’économie. Pékin se contente pour l’heure de mesures ciblées pour raviver son économie, alors qu’un plan de relance est évoqué par certains économistes.

Vue de Chine, l’inflation qui frappe l’Europe paraît bien lointaine. L’Empire du milieu  est confronté au problème inverse : des prix qui stagnent dans une économie au ralenti. Aussi la Banque centrale chinoise vient-elle d’intervenir pour stimuler la croissance en berne dans la deuxième économie mondiale. Ce mardi, elle a réduit mardi ses deux taux de référence, après plusieurs mesures similaires ces dernières semaines.


Le LPR à un an, qui représente la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été abaissé de 3,65% à 3,55%, et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été ramené de 4,3% à 4,2%.

La reprise tant annoncée tarde

Les deux taux, très suivis par les marchés, s’affichent désormais à leur plus bas historique. Cet assouplissement doit encourager les banques commerciales à accorder plus de crédits et à des taux plus avantageux puis par ricochet de soutenir l’activité dans un contexte de ralentissement économique. La reprise post-Covid tant attendue en Chine après la levée des restrictions sanitaires fin 2022 tarde à se concrétiser ces derniers mois, où s’observe une stagnation économique.

Dès jeudi, la banque centrale avait déjà ramené le taux pour ses prêts à moyen terme aux établissements financiers (MLF), ce qui avait permis d’injecter 237 milliards de yuans (30,6 milliards d’euros) dans l’économie. La banque centrale avait précédemment ajusté le principal taux pour les prêts de liquidités à court terme (sept jours) aux banques commerciales.

Indicateurs économiques décevants

D’après une note les économistes Julian Evans-Pritchard et Zichun Huang, du cabinet Capital Economics, cela « montre clairement que les responsables politiques sont de plus en plus préoccupés par l’économie ».  « Le soutien à la croissance passe désormais avant d’autres considérations, comme la rentabilité des banques » mais « une forte accélération du nombre de prêts reste improbable et la reprise continuera à dépendre principalement du secteur des services », soulignent-ils.

La Chine a révélé ces dernières semaines des indicateurs économiques décevants. Ainsi, le taux de chômage en mai chez les 16-24 ans a ainsi atteint un nouveau record dans le pays asiatique, à 20,8%. Ce taux, calculé pour les seules zones urbaines et qui ne dresse par conséquent qu’un tableau partiel de la situation, avait déjà atteint 20,4% en avril.

La croissance est attendue cette année à 5%, un rythme qui serait pour le géant asiatique l’un des plus faibles depuis des décennies. La reprise en Chine demeure « fragile » et elle demeure conditionnée au « soutien » des pouvoirs publics, a expliqué mercredi la Banque mondiale. Un plan de relance pour stimuler la croissance, dans un pays où l’Etat central tire encore de nombreux leviers de l’économie, est ainsi évoquée par de nombreux économistes. Pour l’heure, les autorités semblent écarter cette option, se contentant de mesures ciblées à l’image de celles de la Banque centrale.

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