25/05/2025
BOURSE

EURONEXT: La bourse de Paris se dégarnit avec les départs d’edf, somfy ou encore groupe flo

Après une année 2022 en demi-teinte, les offres publiques animent la cote en ce début d’exercice boursier. Mais les entrées en Bourse ne compensent toujours pas les deux départs effectifs ainsi que ceux à venir…

En 2022, les offres publiques ont été un peu moins nombreuses en raison d’un contexte de marché peu porteur. Mais l’exercice 2023 commence et rien que sur la première semaine de février, deux sociétés ont fait leurs adieux à la Bourse tandis que la famille Rothschild a annoncé vouloir retirer sa banque d’affaires de la cote parisienne.

L’offre d’achat simplifiée de Concordia, holding de la famille Rothschild, pourrait être déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) à la fin du premier semestre 2023. L’offre sera faite à un prix de 48 euros par action, dividendes attachés et refléterait une prime de 19% par rapport au dernier cours de négociation du vendredi 3 février. Pour sortir leur banque de la cote, les Rothschild vont bénéficier d’appuis de choix. Les propriétaires de Chanel et les Peugeot vont aider la famille à sortir l’ex-Paris Orléans de la cote.

Si Concordia parvient à sortir de la cote Rothschild & Co de la cote, c’est une société en commandite par actions de plus qui fera ses adieux à la Bourse de Paris.

Baisser de rideau pour Groupe Flo et Somfy

Somfy et Groupe Flo, deux sociétés bien connues du public, ont déjà franchi le pas de la porte. Prévu de longue date, le retrait de Groupe Flo de la cote parisienne a été effectif le lundi 6 février après 25 ans de présence en Bourse. Cette opération est l’épilogue de la prise de contrôle de Groupe Flo en 2017 par Groupe Bertrand. Criblé de dettes, le propriétaire de la chaîne Hippopotamus était alors en grande difficulté depuis de nombreuses années. Dos au mur, Groupe Flo se devait de trouver un repreneur pour se restructurer.

Et c’est donc Groupe Bertrand qui s’est rendu au chevet du grand malade de la restauration. En août 2019, Groupe Bertrand a accéléré le processus avec le lancement d’une offre publique de retrait simplifiée sur le solde des actions qu’il ne détenait pas encore, pour monter à plus de 80% du capital et des droits de vote du groupe de restauration. Puis à l’automne 2022, il a lancé une offre publique de retrait au même prix de 21 euros. Pour les rares minoritaires qui n’ont pas quitté la table, ils ont pu bénéficier d’une alléchante prime de près de 70% sur le dernier cours coté (12,40 euros).

Le jeudi suivant, c’était Somfy qui a baissé le rideau de la Bourse. Le groupe Savoyard a fait ses adieux aux marchés financiers après plusieurs décennies de cotation à l’issue d’une offre publique de retrait suivie d’un retrait obligatoire émanant de la famille Despature. Cette dernière a profité de la baisse de 30% du titre du spécialiste de l’automatisation des ouvertures et fermetures de la maison et du bâtiment pour lancer son offre à 143 euros par action, en novembre dernier.

Manutan International et Serma Group sur le départ

Autre départ avec le spécialiste français de la vente à distance d’équipements de bureau et d’équipements industriels, qui a fêté ses 55 printemps en 2021. Manutan veut tirer un trait sur son passé boursier. Le groupe n’a plus ressenti plus le besoin de rester coté en Bourse alors qu’il n’a jamais sollicité les investisseurs pour se financer. La famille Guichard, avec le concours de la banque Degroof Petercam et du CIC, a déposé fin novembre 2022 un projet d’OPA simplifiée à 100 euros par action. Et pour inciter les actionnaires minoritaires à apporter leurs titres, la famille Guichard offre un bonus de 5 euros par action dans le cas où elle parvenait à atteindre le seuil des 90% du capital et des droits de vote. L’appel de la famille Guichard a été entendu. Et la petite compensation supplémentaire accordée aux minoritaires n’est pas étrangère au succès de cette OPA simplifiée.

A la clôture de son offre publique d’achat simplifiée, le groupe familial Guichard détient 99,08% du capital et au moins 98,99% des droits de vote du groupe de distribution d’équipements et matériel de bureau. Un nombre d’actions suffisant qui a ouvert la voie à une procédure de retrait obligatoire. La radiation des actions Manutan interviendra le mardi 22 février prochain.

Manutan sera accompagné de Serma Group. Cette société de conseil et d’expertise spécialisée dans les systèmes électroniques embarqués et industriels fera également ses adieux à la cote parisienne le 22 février prochain. Financière Faraday qui détient à ce jour 99,54% de cette société de conseil et d’expertise spécialisée dans les systèmes électroniques embarqués et industriels s’était engagée à racheter (les rares) actions encore en circulation au prix de 430 euros.

D’autres sociétés sont appelées à quitter très prochainement la Bourse de Paris à l’image de la banque Union Financière Financière de France (UFF). Abeille Assurances, qui détenait 74,99% du capital et des droits de vote du spécialiste de la gestion de patrimoine est monté à 94,84% du capital et des droits de vote à l’issue de son OPA simplifiée. Abeille Assurances prévoit ensuite de sortir UFF de la cote.

Le feuilleton (politique) EDF

Pour EDF, la sortie de cote ne sera pas aussi simple. L’Etat possède à ce jour près de 96% du capital et au moins 96,53% des droits de vote de l’énergéticien à l’issue de l’offre publique d’achat simplifiée annoncée cet été. Pour récupérer les 4% restants sur la cote, Bercy doit attendre une décision de la Cour d’appel de Paris. Elle a été saisie d’un recours en annulation par des actionnaires salariés qui contestent le prix de rachat de 12 euros par action fixé par l’Etat, jugé trop bas.

L’audience est prévue le 23 mars, pour une décision attendue au plus tard le 2 mai. Si l’arrêt de la Cour d’Appel confirme que l’OPA est conforme, l’Etat pourra renationaliser en rachetant les 4% d’actions restantes.

Dans certains cas, les OPA ne rencontrent pas le succès escompté. Les actionnaires minoritaires ont décliné l’offre de Irata, la société détenue par le directeur général du groupe de jeux vidéo. Quelques jours avant Noël, elle avait lancé une OPA sur Atari visant à accompagner la stratégie de la société. L’initiateur avait alors proposé un prix unitaire de 0,19 euro, extériorisant une prime de 46% par rapport au dernier cours coté de 0,13 euro avant l’annonce.

Mais pour les minoritaires, la prime est chiche malgré la promesse de l’initiateur d’offrir « une opportunité de liquidité aux actionnaires d’Atari dans un contexte de marché instable ». C’est qu’Atari est connu des habitués de la cote parisienne pour avoir eu un parcours chaotique. Et le mot est faible. Le titre a perdu plus de 70% de sa valeur sur les 5 dernières années, voire beaucoup plus si on remonte aux sommets boursiers de l’année 2000.

Une cote qui se dégarnit petit à petit…

Pour l’instant, le nombre d’entrées en Bourse ne compense toujours pas les départs de la cote. Depuis le début de l’année, seule une entreprise a eu l’honneur de se lancer en Bourse. Il s’agit du spécialiste de l’apprentissage de la conduite en ligne Lepermislibre qui a fait ses premiers pas bousiers sur Euronext Growth lundi. Un constat qui était déjà visible en 2022. L’an passé, la Bourse de Paris a enregistré 11 nouvelles introductions en Bourse (avec appel public à l’épargne et sans compter les SPAC), dont 2 sur le marché réglementé d’Euronext Paris et 9 sur Euronext Growth, le compartiment des petites et moyennes capitalisations, contre 27 sorties de cote dans le même temps, rappelle EY dans la dernière édition de son observatoire des offres publiques.

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