Exportations hors hydrocarbures: Des mesures pour booster le «made in algeria»
L’Algérie poursuit avec détermination sa politique de diversification économique, en mettant un accent particulier sur l’exportation hors hydrocarbures. Depuis quelques années, des décisions stratégiques ont été prises pour accélérer le processus d’exportation, avec des résultats concrets et des projections ambitieuses pour l’avenir. Le Conseil national consultatif pour la promotion des exportations a récemment analysé les performances passées et les objectifs fixés pour 2025, en tenant compte des spécificités de chaque secteur.
Les résultats des exportations hors hydrocarbures sur la période écoulée révèlent une avancée significative, soutenue par une stratégie pragmatique et des indicateurs de performance mesurables. Cette dynamique se manifeste par l’expansion des échanges commerciaux vers de nouveaux marchés, notamment le Canada, la Tunisie et plusieurs pays africains. L’approfondissement des relations économiques avec ces pays confirme la volonté de positionner l’Algérie comme un acteur clé sur le continent. Abdelatif El Houari, sous-directeur chargé du suivi et de l’appui aux exportations au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, a souligné dans l’émission « El Mouachir » sur la Chaîne I de la radio nationale : « L’Algérie s’engage dans une politique exportatrice proactive. Nous avons observé une évolution marquée des volumes d’exportation, notamment grâce aux nouvelles orientations stratégiques mises en place ».
Longtemps orientées vers le marché national, plusieurs industries algériennes ont amorcé une transition vers l’exportation. Cette évolution touche des secteurs clés tels que l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique et la sidérurgie. Selon Mohammed Hachemaoui, expert en économie, invité de l’émission, cette transformation est le résultat d’investissements soutenus et d’une adaptation aux exigences du commerce international : « Nous assistons à une véritable transformation du tissu économique algérien. La production n’est plus uniquement destinée à la consommation locale, mais pensée pour conquérir les marchés étrangers ». Dans cette dynamique, les accords commerciaux et les infrastructures logistiques jouent un rôle crucial. L’ouverture de nouvelles routes aériennes et maritimes, ainsi que le développement du transport ferroviaire, facilitent l’acheminement des marchandises, réduisant ainsi les coûts et les délais de livraison. Par ailleurs, la simplification des procédures administratives et la mise en place de contrats de performance avec les exportateurs sont des mesures incitatives pour encourager les entreprises à exporter.
Les autorités algériennes ont fixé des objectifs ambitieux pour renforcer les exportations dans les années à venir, en mettant l’accent sur l’amélioration de la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux. Afin d’atteindre cet objectif, plusieurs mesures ont été adoptées, notamment l’adaptation aux normes de qualité internationales pour accéder aux marchés les plus exigeants, un accompagnement renforcé des exportateurs à travers des formations et des incitations, ainsi qu’une intensification de la promotion des produits algériens à travers des foires et salons internationaux. Cette dynamique commence à porter ses fruits, avec des exportations hors hydrocarbures ayant atteint plus de 7 milliards de dollars en 2023, et un objectif de 39 milliards de dollars d’ici 2030. La participation active de l’Algérie aux forums économiques internationaux et la signature d’accords commerciaux bilatéraux ouvre de nouvelles perspectives pour le pays. Comme l’a souligné Abdelatif El Houari, « La diplomatie économique est aujourd’hui un levier essentiel pour nos exportations, et nous œuvrons à établir des partenariats solides, notamment en Afrique et en Asie ».
Cependant, bien que la dynamique actuelle soit encourageante, des défis restent à relever. L’accès à certains marchés demeure complexe en raison des barrières tarifaires et non tarifaires. Par ailleurs, la concurrence internationale impose une amélioration continue des produits et services proposés. Toutefois, les efforts conjugués du gouvernement, des entreprises et des institutions financières laissent entrevoir des perspectives optimistes. Des secteurs prometteurs, comme l’industrie pharmaceutique, visent à doubler leurs exportations d’ici 2025. Le renforcement des liens commerciaux avec les pays africains, grâce à l’accord de libre-échange africain, joue également un rôle clé dans cette stratégie. L’objectif est clair : hisser l’Algérie au rang des nations émergentes en matière d’exportation et inscrire durablement ses produits sur la scène internationale. Grâce à une volonté affirmée et des actions concrètes, l’Algérie s’engage résolument dans une nouvelle ère économique, portée par une ambition exportatrice renouvelée.
Par M A.