26/03/2025
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Industrie pharmaceutique: Saidal élargit son portefeuille de médicaments

L’Algérie a accompli des progrès significatifs dans le développement de son industrie pharmaceutique, avec pour objectif principal de renforcer la production locale et ainsi réduire la dépendance aux importations. En tant que leader du secteur, le Groupe Saidal joue un rôle central dans cette dynamique, en diversifiant son portefeuille de médicaments. Parmi les produits développés, on trouve des génériques, des anticancéreux, des antibiotiques et des vaccins. L’ajout imminent de nouveaux vaccins au programme national vise à renforcer l’autosuffisance du pays dans ce domaine, a fait savoir Abdelouahed Grimes, PDG de Saidal.

Cette diversification est devenue essentielle pour garantir aux patients l’accès à des traitements efficaces, compétitifs en termes de prix, et surtout fabriqués localement. Comme l’a indiqué Grimes lors de son intervention à la télévision algérienne, « nous avons engagé des efforts considérables pour que Saidal puisse répondre aux besoins croissants du marché algérien ». Cette volonté de répondre aux besoins locaux s’inscrit dans une stratégie globale du pays visant à renforcer son secteur pharmaceutique et réduire sa dépendance aux importations de matières premières.

Une avancée majeure de cette stratégie est la relance de la production locale de matières premières, notamment pour la fabrication d’antibiotiques. Après près de deux décennies d’arrêt, Saidal a réouvert une unité de production à Médéa, avec une capacité de 750 tonnes par an, dont une large portion est destinée à l’exportation. « L’objectif est clair : assurer l’indépendance du pays en matière de production d’antibiotiques tout en réduisant les coûts liés aux importations. Nous voulons faire de Saidal un acteur incontournable à l’échelle régionale et internationale », a précisé Abdelouahed Grimes.  Parallèlement, le groupe investit massivement dans la modernisation de ses infrastructures et la formation de nouvelles générations de travailleurs. La réintégration d’anciens employés spécialisés et l’embauche de jeunes talents permettent d’assurer une transmission optimale des savoir-faire tout en garantissant un niveau de qualité élevé.

Cette relance industrielle s’accompagne également de plusieurs projets en cours, dont la construction de nouvelles usines de production de matières premières à Batna, Sétif et Blida. Ces nouvelles infrastructures seront dédiées respectivement à la fabrication de paracétamol, de médicaments contre le cancer et les cytotoxiques, ainsi que de traitements pour les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ces initiatives visent à renforcer la production locale, qui couvrait déjà 77 % des besoins nationaux en médicaments en 2024. De plus, l’Algérie ambitionne d’augmenter le taux d’intégration des matières premières de 30 à 35 % à 60 à 65 %, ce qui permettrait de réduire considérablement la facture d’importation, notamment pour les médicaments anticancéreux.

En parallèle de ces projets industriels, l’Algérie se distingue par ses efforts en matière de digitalisation, notamment avec l’implémentation d’un système de traçabilité numérique des médicaments. Ce dispositif permet de lutter contre la contrefaçon et d’assurer un suivi rigoureux des produits, de leur production jusqu’au patient. « Nous voulons garantir aux patients une sécurité maximale quant à la qualité des médicaments qu’ils consomment. Ce système numérique permettra d’assurer une traçabilité totale et d’identifier immédiatement tout produit non conforme », a expliqué Abdelouahed Grimes.

Saidal, en partenariat avec la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH), assure également un approvisionnement stable des hôpitaux en médicaments essentiels, tout en favorisant l’exportation de ses produits. En se positionnant comme un acteur majeur de la production pharmaceutique en Afrique, l’Algérie détient un tiers des usines pharmaceutiques du continent, avec une production annuelle de 220 millions d’unités de médicaments. Ces avancées ont d’ailleurs été saluées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a souligné l’importance de cette évolution pour la santé publique, tant nationale qu’internationale.

Enfin, l’Algérie s’engage dans des projets innovants, notamment la production de radiothérapie et la thérapie cellulaire (CAR-T), témoignant de son ambition de développer des traitements de pointe. « Nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous avons déjà entamé des études pour nous lancer dans la fabrication de traitements par cellules souches et de nouvelles générations de médicaments anticancéreux », conclut Abdelouahed Grimes.

Par Mourad A.

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