Financement des surcoûts de projets de Travaux publics: Une nouvelle approche en étude
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh a affirmé que son département était en passe d’examiner une nouvelle approche pour la prise en charge des dépenses supplémentaires de projets, notamment en raison de la hausse des prix.
S’exprimant lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, celui-ci a précisé qu’une «nouvelle approche a été proposée pour prendre en charge les dépenses supplémentaires, en tenant compte de tous les besoins qui n’ont pas encore été pris en charge dans le cadre de la révision des prix».
Et d’ajouté que cette approche «est actuellement en cours d’examen avec les services du ministère des Finances pour approbation», laquelle sera, par la suite, généralisée à tous les projets qui accusent un retard en raison des difficultés financières des entreprises de réalisation, dues à la hausse des prix des matériaux utilisés.
Une situation qui selon des experts algériens peut nous mener aussi à faire participer le privé. Et de rappeler que le PPP (partenariat Public Privé) a déjà été envisagé par de précédents gouvernements, mais n’a pas abouti pour différentes raisons. Cette situation la remet au jour, pour peu de faire appel à des entreprises sérieuses et transparentes.
Ces experts soutiennent par ailleurs que les pouvoirs publics n’ont d’autres choix que de promouvoir le PPP, d’une part pour alléger les charges de l’Etat, et d’en finir avec l’Etat providence.
Une plus grande compréhension est obligée pour entreprendre un PPP
Un Partenariat Public-Privé (PPP) est un marché de partenariat, c’est-à-dire un type de contrat administratif par lequel un acheteur, un pouvoir adjudicateur, accorde à une ou à plusieurs entreprises privées la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation d’un équipement collectif.
En effet si la jonction Public-Privé à beaucoup d’avantages, des voix certains avancent que si l’Etat si l’État ne subit pas de lourds investissements à la construction d’un ouvrage, il doit néanmoins s’acquitter, tout au long de la vie de cet ouvrage de loyers au entreprises privées qui en assure la gestion. Les coûts à long terme peuvent alors dépasser les investissements initiaux. Et en soi cela est un inconvénient.
En Algérie le PPP est particulier puisque l’Etat verse une somme au secteur privé en contrepartie de l’offre de service et de la prise en charge éventuelle de la construction et de la gestion des infrastructures, l’Etat gardant la main, un contrat de gestion étant temporaire avec le secteur privé. Et c’est un avantage
Le PPP serait il alors la solution ?
Beaucoup d’experts l ont souligné et affirment que le PPP n’est pas la panacée, mais une solution , qui si elle était exécutée dans les normes ne peut être qu’avantageuse.
S’agissant du pourquoi de cette nouvelle approche, le Ministre concerné a rappelé que la hausse des prix des matériaux de base nécessaires à la réalisation, tant au niveau national qu’international, avait empêché le parachèvement des travaux du projet de dédoublement de la RN 1 reliant Djelfa aux limites de la wilaya de Laghouat sur une longueur de 64 km.
L’augmentation des prix de matériaux de base tels l’asphalte, tous types confondus, et l’acier, a entrainé «des dépenses supplémentaires importantes» de plus de 2,5 milliards de DA à nos jours, dans ce projet qui fait partie intégrante de l’autoroute Nord-Sud, «épine dorsale du réseau routier national».
Les prix de l’asphalte et de l’acier ont triplé par rapport au prix de référence fixé à la date de l’appel d’offre, ce qui a poussé les trois entreprises chargées de ce projet à réclamer une compensation pour cette hausse voire une résiliation du contrat à l’amiable, d’où l’importance de la nouvelle approche en cours d’examen.
Par Reda Hadi