21/01/2025
FINANCE

Inclusion financière et lutte contre l’informel: La digitalisation et la finance islamique comme solution

L’Algérie est confrontée à des défis économiques majeurs, notamment en matière d’inclusion financière et de lutte contre l’économie informelle. Dans ce cadre, la modernisation du secteur bancaire, axée sur la digitalisation des services et le développement de la finance islamique, se profile comme une solution efficace pour capter les fonds circulant en dehors du circuit formel.

Le gouvernement algérien a pris des mesures significatives pour moderniser son système bancaire, et la digitalisation des paiements en est un élément central. L’émission de débat politique diffusée sur la Chaîne III de la radio algérienne s’est penchée sur les défis majeurs auxquels fait face l’économie algérienne, en particulier dans le secteur bancaire. Les discussions ont réuni Rachid Belaid, délégué général de l’Association des Banques et des Établissements Financiers (ABEF), Sofiane Mazari, chef de la Division de la finance islamique au Crédit Populaire d’Algérie (CPA), et Mahfoud Kaoubi, analyste économique et financier, pour débattre des stratégies visant à moderniser le secteur financier, notamment à travers l’inclusion financière, la digitalisation des services bancaires, la lutte contre le marché informel et la promotion de la finance islamique.

Rachid Belaid a souligné : « La digitalisation n’est pas une option, mais une nécessité pour encourager l’inclusion financière. En intégrant des solutions de paiement mobile et en améliorant l’accès aux services bancaires numériques, nous facilitons les transactions pour des millions d’Algériens. » Cette digitalisation va au-delà de l’amélioration des services, car elle contribue à renforcer la confiance des utilisateurs envers le système financier. Mahfoud Kaoubi a ajouté : « En rendant les transactions plus fluides et en réduisant les délais de traitement, nous espérons attirer ceux qui évoluent dans l’économie informelle vers le circuit bancaire officiel. C’est un défi que nous devons relever pour garantir une croissance durable. »

En parallèle à la digitalisation, la finance islamique prend de l’ampleur dans la stratégie de modernisation financière de l’Algérie. Introduite officiellement en 2020, elle connaît une croissance rapide, avec des investissements importants dans des instruments financiers conformes aux principes islamiques. Sofiane Mazari a déclaré : « La finance islamique offre une alternative viable et éthique pour les Algériens. En respectant leurs croyances, nous pouvons attirer des millions de citoyens qui hésitent encore à s’engager dans le système bancaire traditionnel. » Ces instruments représentent une opportunité unique pour mobiliser des fonds en vue de financer des projets publics. Kouabi a souligné : « La finance islamique pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction du volume des milliards de dinars qui circulent dans le marché informel. C’est une menace pour notre économie, et il est temps d’agir. »

L’économie informelle en Algérie, estimée à 8 000 milliards de dinars, représente un défi majeur. Les experts s’accordent à dire que ce secteur, qui constitue environ 34 % de la masse monétaire totale, nuit à l’économie formelle en raison de la dualité des prix et de l’absence de régulation. Lors de l’émission, Belaid a commenté : « Pour remédier à cette situation, il est essentiel de mettre en place des mécanismes incitatifs pour encourager les acteurs de l’économie informelle à intégrer le système formel. »Les mesures récentes, telles que l’ouverture de bureaux de change et l’augmentation des allocations touristiques, constituent des étapes importantes, mais leur impact reste à évaluer. Belaid a insisté sur l’importance de la sensibilisation : « Nous devons mener des campagnes pour informer la population sur les avantages de l’intégration formelle. Cela inclut la sécurité, la transparence et les opportunités d’accès au crédit. »

La combinaison de la digitalisation et du développement de la finance islamique représente une approche prometteuse pour moderniser le secteur financier algérien et lutter contre l’économie informelle. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, des défis persistent. Une stratégie coordonnée, incluant des réformes législatives et des initiatives d’éducation financière, sera cruciale pour atteindre les objectifs fixés par les autorités. Si ces efforts se poursuivent, l’Algérie pourrait se diriger vers un avenir économique plus structuré et inclusif. Les participants à l’émission ont convenu que le chemin est encore long, mais les solutions proposées ouvrent la voie à un avenir prometteur pour le secteur financier du pays.

 Par Mourad A.

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