Industrie militaire algérienne: Un pilier essentiel de la densification du tissu industriel
Selon des spécialistes, l’industrie militaire devrait atteindre 11,9 milliards de dollars en 2023, avec des dépenses atteignant 12,1 milliards de dollars d’ici 2025. De ce faite, de regard de notre industrie militaire, notre tissu industriel, s’en trouve grandement amélioré.
À l’aube des années 2000, l’industrie militaire était «modeste et non concurrente». De nos jours, c est un véritable acteur de développement. A ce sujet, les entreprises industrielles relevant de l’Armée nationale populaire (ANP) ont réussi à densifier le tissu industriel algérien, après avoir étendu leur champ d’intérêt aux besoins de l’Armée, des corps communs et du marché local en général, ce qui a valu à l’industrie militaire d’être saluée par le président algérien, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de l’inauguration de la 31e édition de la Foire de la production algérienne (FPA) qui s’est clôturée samedi au Palais des expositions.
Dans une déclaration à l’APS, le Lieutenant-colonel représentant l’Etablissement de développement de l’industrie automobile à Tiaret a mis en exergue les réalisations de cette entreprise économique relevant de l’ANP, spécialisée dans la conception, le développement, la production, la commercialisation et la garantie des services après-vente pour les camions, les remorques, les semi-remorques, les véhicules utilitaires, les véhicules multifonctionnels, les bus et les véhicules de transport de personnel.
L’entreprise commercialise ses produits sous les marques « Mercedes-Benz » et de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), a-t-il dit, ajoutant que sa participation à la Foire visait à présenter aux visiteurs les nouveautés de 2023, tels que l’ambulance, la clinique dentaire mobile, le camping-car, le food-truck, le véhicule 4×4 et le véhicule de transport de VIP.
Il a souligné que la plupart des équipements de ces véhicules « sont fabriqués localement », notant que l’entreprise s’employait à présenter de nouveaux produits chaque année et d’augmenter le taux d’intégration, en coopération avec différents opérateurs dans le cadre de la sous-traitance, l’objectif étant de « contribuer au tissu industriel algérien, réduire la facture d’importation et créer des emplois ».
Pour sa part, le capitaine représentant le Complexe de développement de l’industrie mécanique a déclaré à l’APS que l’entreprise assurait via ses filiales, la fabrication des différentes pièces mécaniques demandées par les secteurs public et privé.
Le Complexe compte 8 filiales aux activités complémentaires et un Institut de formation dans la fabrication des pièces mécaniques et les techniques des véhicules et moteurs.
Le Capitaine a souligné, dans ce contexte, que le Complexe produisait des moteurs avec l’autorisation des marques allemandes Deutz-Daimler-MTU. Il produit également des moteurs 100% algériens à refroidissement par air, utilisés dans les véhicules et les camions militaires, ainsi que dans les groupes électrogènes. Dans son stand, le Complexe a présenté des modèles de moteurs produits localement, ainsi que des pièces de rechange. «Nous sommes prêts à collaborer à l’avenir avec toute marque activant dans le domaine de la production de véhicules en Algérie dans lequel nous assurons justement la sous-traitance de différentes pièces mécaniques, mais aussi à contribuer au développement de l’industrie automobile algérienne», a-t-il ajouté.
Quant à la Base centrale logistique (BCL) relevant de la Direction centrale du matériel, cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) assure la réparation, la rénovation et la modernisation d’équipements militaires, outre la fabrication des pièces de rechange du secteur industriel, notamment celui du pétrole et des machines industrielles, selon les explications fournies à l’APS par le Colonel, Directeur de production au sein de la BCL.
Le principal objectif de la BCL, a-t-il poursuivi, est de « renforcer le tissu industriel algérien à travers la fabrication des pièces de rechange demandées par les entreprises nationales pour leurs équipements à l’instar des roues dentées, et ce, dans le cadre de la politique de l’Etat visant à réduire la facture d’importation ». En outre, le Colonel a souligné que la BCL assurait également différents types de travaux à l’instar de la maintenance des groupes électrogènes, précisant que la Base disposait d’un bureau d’études et d’un laboratoire qui garantissent une fabrication de haute qualité. «Nous avons un défi à relever, celui d’augmenter le taux d’intégration locale», a-t-il conclu. Pour tous les spécialistes, la dynamique de professionnalisation enclenchée par le haut commandement de l’ANP, en parallèle à une modernisation tous azimuts, se réalise à grands pas depuis plusieurs années. Pour promouvoir une industrie militaire locale puissante, l’ANP a posé une «logique de création de pôle d’excellence». Évidemment, les compétences et autres cadres militaires formés dans les différentes institutions militaires assurent cette «inflexion progressive des activités de formation et de recherche vers la maîtrise des besoins en connaissances». La mise en œuvre de ces pôles concerne plusieurs secteurs, tels le domaine de l’industrie mécanique, l’aéronautique, la construction navale et l’électronique. L’ANP s’inscrit dans la démarche de l’Etat de réduire les importations.
Par Reda Hadi