Industrie pharmaceutique: Le groupe Saidal appelé à revoir son mode de gestion
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, vient d annoncer le lancement de la production d’insuline en flacons à Constantine à compter du 19 mars. Si cette annonce soulage les diabétiques, cela n’a pas empêché le ministre d’exprimer son mécontentement quant à la gestion de Saidal, fleuron de notre industrie pharmaceutique.
En effet, au delà même de l’annonce qui est un vrai soulagement pour les diabétiques en Algérie, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, a une fois de plus exprimé sa colère et sa désillusion quant à la gestion de l’Entreprise Saidal.
Lors de sa visite de terrain à l’unité de production du groupe Saidal à Cherchell dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection effectuée dans certaines entreprises pharmaceutique de production de médicaments et de matériels médicales à Tipasa, son entourage n’a pas manqué de nous faire rappeler que la production est synonyme de bonne gestion. Or de ce point de vue, pour nos sources, Saidal a «failli».
C’est ainsi que pour le premier responsable de ce secteur, et face à la gabegie constatée, il a exprimé sa «déception face à ce qu’il a découvert à l’unité de Saidal à Cherchell, dénonçant la mauvaise gestion et le manque d’exploitation des équipements de production en fabricant seulement deux catégories thérapeutiques».
Celui-ci a exprimé également ses regrets quant à la dépendance financière de cette unité au groupe à travers l’absence de bénéfices, dénonçant à nouveau la mauvaise gestion de l’administration à haut niveau. Il a affirmé qu’il prendra ses responsabilités en sa qualité de premier responsable du secteur.
Le ministre a également critiqué le non-respect par Saidal des instructions du ministère qui somment tous les opérateurs à présenter un rapport hebdomadaire sur l’état de leurs stocks et le seuil de production sur la plateforme numérique dédiée à cet effet en vue de garantir la traçabilité et une meilleure maitrise de la disponibilité des médicaments.
Et de préciser surtout que Saidal ne bénéficiera plus de traitement privilégié ni particulier, soulignant que les mesures seront appliquées avec fermeté étant donné que le groupe bénéfice de fonds publics. Ayant été lui même premier responsable de ce groupe, il en connait tous les rouages et travers. Et ceci est d’autant plus vrai, qu’il n’en n’est pas à sa première colère, envers Saidal.
Ses proches collaborateurs affirment que le constat est décevant. Une des raisons de la colère du ministre est le laxisme des responsables et un certain bâclage de la part de certains hauts fonctionnaires du groupe pharmaceutique, qui n’ont pas réussi à atteindre les chiffres annoncés par le ministre, à savoir la mise en production de 8 médicaments d’ici fin avril.
Le ministre a dit qu’il s’attendait à mieux de la part de Saidal , et qu’il fallait donc que les choses changent maintenant. Pour le ministre, Saidal endosse la responsabilité de produire des médicaments et satisfaire les besoins des patients algériens, toutefois, des responsables du groupe public se montrent désinvoltes.
Il est donc nécessaire de « les relever de leurs fonctions dans les plus brefs délais ». Un comportement jugé « inadmissible face à la pénurie de médicaments que traverse actuellement l’Algérie », ajoutant « qu’il est temps d’éradiquer cette catégorie de dirigeants », qui selon lui, « n’apporte pas de nouveau au groupe ». Le ministre de l’Industrie pharmaceutique est allé loin dans sa critique du complexe en déclarant : « Je pense qu’il est temps de laisser des postes à ceux qui les méritent ».
Celui-ci a ajouté que ces sanctions seront appliquées, au même titre et traitement que le secteur privé, et selon la Loi de finances 2023, qui sera appliquée dès la semaine prochaine. En vue d’améliorer la performance et la gestion du groupe, il a instruit la présidente directrice générale de Saidal, , d' »appliquer les contrats d’efficacité et de se passer des mauvais directeurs ».
Ainsi, annonçant la mise en œuvre d’une stratégie stricte, il a souligné, entre autres, que celle-ci vise à » renforcer la production nationale, tout en éradiquant les grosses têtes et la mafia de l’importation illégale ».
Par Samir Chalabi