Investissement dans le secteur de la santé
Moteur de création d’emplois
L’économiste Abdelkader Mechdal estime que l’investissement public et privé dans le secteur de la Santé contribuera à réduire la sortie des devises et des fonds du trésor public, à améliorer les conditions de travail des médecins et cadres algériens, et à les motiver à rester et à servir le pays.
L’investissement public et privé doit être davantage encouragé afin de réduire le recours de la plupart des Algériens aux soins à l’étranger. De nombreux patients algériens se rendent dans des pays étrangers, comme la Tunisie, la Turquie et certains pays européens, entraînant une hémorragie des réserves du pays en devises», affirme l’expert. Et d’ajouter : «le secteur privé en Algérie a montré que de nombreux Algériens peuvent se permettre des soins dans des cliniques privées», soulignant que la gratuité des soins pour ceux qui ont de l’argent est «économiquement inefficace». «Le secteur public est victime du manque de rendement des services prodigués dans les hôpitaux, ce qui, selon l’orateur, coûte au trésor public des sommes énormes. Il a, de ce fait, souligné la nécessité d’activer le rendement des hôpitaux publics, pour donner une flexibilité aux responsables en matière de couverture des coûts d’entretien des équipements médicaux, qui coûte au trésor public d’énormes sommes d’argent. L’économiste a attribué les raisons de la dégradation des services dans les hôpitaux publics à la bureaucratie, qu’il qualifie d’«épidémie qui ronge les hôpitaux publics», ce qui a conduit, selon lui, à la détérioration du service public. «Ceci en sus du budget limité octroyé aux hôpitaux, qui se répercute sur la qualité des services fournis aux citoyens». Il estime que l’investissement dans le secteur de la santé contribuera principalement à la création de nombreux emplois, d’autant plus que les hôpitaux souffrent toujours d’un manque de personnel paramédical. Tout en saluant la décision du président de la République d’encourager l’investissement privé dans le domaine de la santé, Mechdal considère qu’il s’agit d’un pas important pour le développement de ce secteur en Algérie. L’entrée de l’investissement privé dans le domaine hospitalier donnera un saut qualitatif à ce secteur, et ainsi fournira au trésor public des revenus financiers dont bénéficiaient auparavant des pays voisins, arabes et étrangers. «Cette mesure, si elle est appliquée sur le terrain, ouvrira la porte à la construction d’hôpitaux privés spécialisés dans toutes les branches médicales et ouvrira également la voie pour la construction d’usines de production de médicaments que l’Algérie avait l’habitude d’acheter en devises, et réduira ainsi la facture d’importation des médicaments», explique-t-il.
D’autre part, l’économiste a affirmé que la crise du Coronavirus a prouvé que la sécurité sanitaire en Algérie est étroitement liée à la sécurité nationale, ce que traduit d’ailleurs la décision du président de la République de créer l’Agence nationale de sécurité sanitaire, appelant à revoir tous les déséquilibres du secteur de la santé en procédant à une profonde restructuration et au renouvellement des équipements médicaux ainsi qu’à l’amélioration du niveau de formation des médecins algériens. «C’est un projet intégré qu’il faut mettre en œuvre. Bien qu’il s’agisse d’un projet de longue haleine, ses résultats rejailliront positivement sur la société et même sur l’économie algérienne, avec ce qu’on appelle le tourisme médical, qui a fourni, par exemple, environ 30 milliards de dollars pour l’économie turque en 2018».
Synthese redaction