24/05/2025
BOURSE

L’Europe finit dans le rouge, l’inflation américaine accélère

Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street était nettement dans le rouge en fin de matinée à New York, le rebond des dépenses de consommation et l’accélération de l’inflation aux Etats-Unis en janvier ayant ravivé les inquiétudes sur l’évolution des taux d’intérêt.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,78% à 7.187,27 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,37% et le Dax allemand a cédé 1,72%.

L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,86%, le FTSEurofirst 300 de 0,86% et le Stoxx 600 de 1,04%.

Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 2,18% et le Stoxx 600 1,42%, tandis que les trois principaux indices à Wall Street s’acheminent également vers un repli hebdomadaire, le quatrième de suite pour le Dow Jones.

Les données publiées dans la journée par le département du Commerce ont montré que les dépenses de consommation aux Etats-Unis avaient progressé de 1,8% en janvier après une contraction de 0,3% le mois précédent alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) tente en vain de freiner la demande pour juguler une inflation élevée.

De fait, l’indice d’inflation PCE inclu dans cette statistique a également montré une accélération sur un mois (+0,6%) et en rythme annuel (+5,4%), tandis que dans sa version « core », la mesure privilégiée par la Fed, il est ressorti respectivement à +0,6% et +4,7% après +0,4% et +4,6% en décembre.

« Ce chiffre PCE, qui pour moi est un chiffre vital, suggère clairement que la Fed a encore du travail. On peut désormais envisager une hausse probable (des taux d’intérêt) d’un demi-point en mars », a déclaré Phil Blancato, directeur général de Ladenburg Thalmann Asset Management.

Avant même la publication de cette statistique, les indices boursiers étaient déjà sous pression avec les déclarations de Joachim Nagel, membre de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur d’une forte hausse des taux au-delà de mars, et de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, sur une inflation sous-jacente encore élevée.

Aux inquiétudes macroéconomiques s’ajoutent les tensions géopolitiques avec l’entrée dans la deuxième année de la guerre en Ukraine, le sommet des ministres des Finances des pays du G20 et les sanctions en préparation par le G7 contre la Russie.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, pratiquement tous les grands secteurs ont fini dans le rouge avec un repli marqué pour le compartiment du tourisme et des loisirs (-2,98%), dont la demande pourrait pâtir de l’inflation.

Une nouvelle série de résultats ont animé les échanges, notamment dans la construction (-0,56%) où Saint-Gobain (+4,82%) a résisté à la tendance baissière à la faveur de l’annonce d’un chiffre d’affaires record en 2022.

Dans l’automobile, en baisse de 2,48%, l’équipementier Valeo a chuté de 9,13% après ses résultats et prévisions, tandis que dans la chimie, BASF a plongé de 7,86%, après un avertissement sur son bénéfice annuel et une suspension de son programme de rachat d’actions.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,04%, le Standard & Poor’s 500 de 1,15% et le Nasdaq de 1,67%.

Tous les secteurs du S&P-500 sont dans le rouge, le compartiment technologique refluant de 1,84% et celui de la consommation dit non essentielle de 1,80%.

Les valeurs de croissance comme Tesla, Amazon, Apple ou encore Nvidia, sensibles aux variations sur les taux, cèdent environ 2%.

Boeing fléchit de 4,68% après la suspension temporaire des livraisons du 787 Dreamliner par la Federal Aviation Administration (FAA).

INDICATEURS DU JOUR

Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont augmenté en janvier de 7,2% à 670.000 unités en données annualisées corrigées des variations saisonnières, soit un pic de dix mois, grâce à la baisse du prix médian.

Le moral des ménages américains s’est amélioré plus que prévu depuis le début du mois de février avec un indice à 67,0, selon les résultats définitifs de l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan.

L’économie allemande s’est contractée plus que prévu au cours des trois derniers mois de 2022, de -0,4% contre -0,2% annoncé en première estimation.

TAUX

Les rendements obligataires se sont tendus avec la perspective d’un relèvement du coût du crédit: le Bund allemand à dix ans a pris plus de cinq points de base, à 2,52%, et le deux ans a grimpé de 11,5 points, à 3,01%.

Aux Etats-Unis, ceux des Treasuries à dix ans et deux ans progressent respectivement de 7,6 points de base, à 3,95%, et 12,1 points, à 4,81%.

CHANGES Le dollar s’apprécie de 0,6% face à un panier de grandes devises internationales, à un sommet de sept semaines après la statistique sur l’inflation américaine.

L’euro recule de 0,5% à 1,0542 dollar.

La monnaie japonaise se traite à 136,37 yens pour un dollar (+1,24%), à un creux de deux mois face au billet vert, après les déclarations jugées accommodantes du probable futur gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, devant le Parlement.

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