L’Opep+ prolonge ses réductions de production
Les pays de l’Opep+ se sont accordés hier sur l’extension de leurs coupes actuelles de production pour soutenir les cours de pétrole à un moment de grandes incertitudes économiques et géopolitiques. En effet, le groupe des 22 membres va « plonger le niveau total de la production de pétrole brut du 1 er janvier 2025 au 31 décembre 2025», a indiqué l’alliance dans un communiqué.
De l’autre, huit de ces pays vont poursuivre leurs réductions supplémentaires de manière volontaire, certaines d’entre elles jusqu’en septembre 2024. Des coupes de 2,2 millions de baril par jour (mbj), qui concernent l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman, sont étendues jusqu’en septembre 2024 puis seront «progressivement supprimées» d’ici à septembre 2025. De précédentes coupes volontaires de 1,65 mbj annoncées en avril 2023 sont elles étendues jusqu’à fin 2025, précise le communiqué. Cette stratégie, entamée fin 2022 face à la chute des cours, vise à jouer sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix. L’OPEP+ a par ailleurs accepté d’augmenter l’objectif de production des Emirats arabes Unis, à hauteur de 300.000 bpj, de façon progressive de janvier à septembre 2025. Ce relèvement permet à Abou Dhabi de garder des coupes de façade, tout en augmentant ses volumes.
Après cette réunion éclair, Giovanni Staunovo, analyste chez UBS interrogé par l’AFP, a salué «une bonne surprise» alors que les observateurs s’attendaient à une extension moins longue et à une bataille de chiffres. Finalement l’examen des quotas de l’ensemble de groupe est repoussé à fin 2025, «ce qui élimine de possibles tensions». Depuis la dernière réunion de novembre, le groupe a su garder des prix du brut plutôt stables, autour des 80 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord comme le WTI américain, sans parvenir à les faire décoller. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses, connus sous le nom d’OPEP+, ont procédé à une série de réductions importantes de la production depuis fin 2022, rappelle-t-on. Les membres de l’OPEP+ réduisent actuellement leur production d’un total de 5,86 millions de barils par jour (b/j), soit environ 5,7 % de la demande mondiale. Les réductions comprennent 3,66 millions de b/j par les membres de l’OPEP+ valables jusqu’à fin 2024, et 2,2 millions de b/j de réductions volontaires par certains membres qui expirent fin juin. Il est à rappeler que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a participé dimanche, à partir de Ryadh (Arabie saoudite) par visioconférence, aux travaux de la 188e réunion de la Conférence de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), de la 54e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) et de la 37e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP (OPEP+), indique un communiqué du ministère.
Lors de ces réunions, les ministres en charge du pétrole et les représentants des pays signataires de la Déclaration de Coopération, OPEP+, ont «échangé des points de vue sur la situation actuelle du marché pétrolier international et ses perspectives d’évolution à court terme», explique la même source. La conjoncture économique mondiale demeure «incertaine» quant à son évolution à court terme, en raison notamment d’une «croissance stagnante dans les pays industrialisés et d’une croissance économique modérée dans de nombreux pays émergents», a fait savoir le communiqué.
Par ailleurs, M. Arkab a également participé à une réunion de coordination, tenue à Riyadh, réunissant les pays de l’OPEP+ effectuant volontairement des baisses additionnelles de leur production. En marge des réunions de l’OPEP+, M. Arkab s’est entretenu avec le ministre saoudien de l’Energie, le Prince Abdulaziz Bin Salman, afin de discuter «des moyens de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays dans le secteur de l’énergie, notamment en matière d’échange d’expériences et de promotion des investissements», a-t-on expliqué. M. Arkab a également eu des discussions sur des questions d’intérêt commun avec plusieurs ministres présents à Riaydh, dont les vice-premiers ministres russe et irakien, ainsi que les ministres en charge du pétrole du Kazakhstan et du Koweit.
Par Sirine R/Agence